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Hôpitaux de Paris: le directeur Nicolas Revel veut recruter 20% d'infirmières en plus dès 2023

Nicolas Revel dans la cour de l'hôtel Matignon à Paris, le 3 juillet 2020 (image d'illustration)

Nicolas Revel dans la cour de l'hôtel Matignon à Paris, le 3 juillet 2020 (image d'illustration) - Ludovic Marin © 2019 AFP

Pour faire venir les candidats, le directeur Nicolas Revel, souhaite "améliorer les conditions de travail".

Les Hôpitaux de Paris (AP-HP) veulent recruter 2700 infirmières par an dès 2023, soit 20% de plus que cette année, a indiqué ce mardi le directeur Nicolas Revel, qui espère ainsi pouvoir rouvrir une partie de ses 2000 lits fermés.

La consultation est terminée, place au traitement. Trois mois après la diffusion en interne de ses "30 pistes d'action", le patron de l'AP-HP a confirmé l'ensemble de ses priorités, dans un document intitulé "30 leviers pour agir ensemble" envoyé aux quelque 100.000 agents.

En tête de liste, Nicolas Revel fixe pour objectif de réaliser "au moins 2700 recrutements infirmiers" en 2023, et autant en 2024. Soit un bond d'environ 20% par rapport à 2022, pourtant un bon millésime avec plus de 2200 embauches en sortie d'écoles.

Plus de départs

Mais trop peu par rapport aux 2800 départs, qui aggravent encore la pénurie: en quatre ans, les effectifs infirmiers ont fondu de 10%, soit 1700 postes non pourvus, tandis que la proportion de lits fermés a doublé à 16%, soit près de 2000.

Moins de bras, donc moins d'activité et moins de recettes pour l'institution, qui s'apprête à boucler un troisième exercice consécutif à plus de 200 millions d'euros de déficit, et sans doute un quatrième l'an prochain.

"Améliorer les conditions de travail"

Pour briser ce cercle vicieux, Nicolas Revel entend "améliorer les conditions de travail" pour "faire en sorte qu'on donne envie de venir à l'AP-HP et d'y rester", a-t-il déclaré sur France Inter. Faute de pouvoir agir sur les salaires, il promet de doubler les attributions de logements sociaux (de 600 à 1200 par an) et de "bouger" sur le temps de travail en laissant "chacun des 800 services" décider de son organisation.

Il promet aussi des avantages en nature (tickets restaurant, transports remboursés à 100%) pour le travail de nuit, ou encore 600 "postes techniques et administratifs" dans les services, "pour aider et soulager les équipes" soignantes.

Des mesures qui auront un coût: "150 millions (d'euros) de dépenses de fonctionnement sur les deux prochaines années et autant en investissement dans les cinq ans", précise-t-il dans un entretien au journal Le Parisien.

A.F avec AFP