Hôpital: des agents de l'AP-HP manifestent contre le manque de personnel

Le siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à Paris. - OLIVIER LABAN-MATTEI © 2019 AFP
Environ 170 personnes ont manifesté mercredi entre le siège de l'AP-HP et le ministère de la Santé pour protester notamment contre le manque de personnel dans les hôpitaux parisiens, a constaté une journaliste de l'AFP.
La manifestation était organisée à l'appel des syndicats FO et CGT, dont les responsables ont fait état d'un personnel "épuisé et amer" et d'une situation "extrêmement critique et tendue".
Il manque "100 infirmiers" à l'hôpital Necker
"Il faut stopper cette spirale infernale", avait souligné lundi Jean Emmanuel Cabo, secrétaire général de FO AP-HP, lors d'une conférence de presse organisée en amont de la manifestation.
Ce responsable syndical a affirmé que "20%" des lits étaient fermés à l'AP-HP, faute de soignants en nombre suffisant, un chiffre contesté par la direction.
"À l'hôpital Necker, il faut 100 infirmières supplémentaires (...). Le week-end des 16 et 17 octobre, les urgences de l'hôpital Bicêtre étaient saturées. Il y avait 27 personnes âgées sur des brancards, dans les couloirs", critique le représentant FO.
"On a mis en danger et le personnel et les usagers"
Les syndicats CGT et FO déplorent que des agents de l'AP-HP, "400" selon eux, aient été suspendus pour non-respect de l'obligation vaccinale.
"C'est une fumisterie", soupire Sylvie Lefelle, auxiliaire de puériculture et syndicaliste CGT, "on leur a demandé de venir travailler, même en étant positif au Covid-19, et aujourd'hui on les sanctionne".
"On a mis en danger et le personnel et les usagers. Les lits continuent de fermer, les heures supplémentaires représentent 1.500 emplois, les conditions de travail sont épouvantables", énumère-t-elle.
Un parking payant pour travailler
Au milieu du cortège, des personnels paramédicaux, ouvriers et administratifs de l'hôpital Robert-Debré dénonçaient plus particulièrement le manque de places de parking. "On doit payer pour venir travailler, c'est 14,40 euros par jour qu'il faut débourser", indique Laure Guilbosh, aide-soignante et représentante FO.
"Ce qu'on a gagné grâce au Ségur de la santé, on le perd pour venir au travail. Sans compter les amendes ou la mise en fourrière qu'on risque si on stationne en dehors de l'hôpital", s'indigne-t-elle.
De nombreux syndicats et collectifs ont appelé à une mobilisation nationale pour la défense de l'hôpital public samedi, avec un rassemblement à Paris devant le ministère de la Santé.