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"Elle est traumatisée": les parents de l'adolescente victime d'un viol à Courbevoie donnent de ses nouvelles

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L'adolescente est aujourd'hui suivie psychologiquement et ses parents annoncent sur BFMTV leur intention de déménager pour permettre à leur fille de se reconstruire. Deux des trois mis en cause dans cette affaire sont maintenus en détention provisoire.

"Elle essaie de faire avec ce qui lui est arrivé." Deux mois après le viol à caractère antisémite d'une jeune fille de 12 ans par plusieurs adolescents à Courbevoie (Hauts-de-Seine), ses parents donnent de ses nouvelles auprès de BFMTV. Ils expliquent que l'adolescente "a encore des cauchemars la nuit, elle a des flash-back, donc elle a du mal à dormir".

"Elle essaie de ne pas le montrer, elle a toujours le sourire sur son visage, mais à l'intérieur, elle est meurtrie, et elle est traumatisée", déclare le père de l'adolescente. "Avoir été séquestrée dans un endroit pendant une heure et demie, avoir été battue, avoir été injuriée, violée, tout cela ne peut que laisser des traces sur sa psyché. Que ça tourne dans sa tête en permanence, c'est une évidence."

L'adolescente de 12 ans a été victime d'un viol le 15 juin dernier par des jeunes de son âge qui l'ont traitée de "sale juive" et menacée de mort dans la ville des Hauts-de-Seine.

"C'est une petite qui ne va pas bien. Elle ne peut pas aller bien", dit sur BFMTV l'avocate de la victime Muriel Ouaknine-Melki. "Elle a cette capacité à dire les choses de manière très pertinente, de manière authentique. Elle n'est pas dans un esprit de vengeance", indique-t-elle.

La famille veut déménager

Après un lourd traitement médicamenteux, la jeune fille est désormais suivie sur le plan psychologique. Toute sa famille la soutient pour l'aider à avancer.

"Ce qu'il faut, c'est construire, guérir, avancer. C'est ce qu'on essaie tous de faire, toute la famille ensemble", déclare la mère de l'adolescente à BFMTV.

Pour aider leur fille, la famille a décidé de déménager et de trouver un nouveau collège pour l'adolescente, qui entrera en quatrième à la rentrée de septembre.

"Comme notre lieu de vie est connu de tous, et que l’agression a justement eu lieu très près de chez nous, on a décidé de changer de lieu de vie. On est aussi dans toutes ces démarches-là, ça prend beaucoup de temps et d’énergie, pour chercher un collège pour notre fille où elle sera bien."

"Urgent de traiter la question" de l'antisémitisme

Aujourd'hui, la famille espère aussi voir la justice faire son travail et alerte sur la hausse des actes antisémites en France.

"On souhaiterait justement que ce qu’il s’est passé ne soit pas pour rien, non seulement pour notre fille mais de façon générale, que ça éveille quelque chose dans notre société pour dire 'stop, il y a un vrai problème ici' (...) En ce moment, c’est très clair que l’antisémitisme, c’est urgent de traiter la question", poursuit la mère de l'adolescente.

Deux des auteurs présumés des faits, âgés 13 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Ils sont mis en examen pour viol aggravé, agression sexuelle, tentative d'extorsion et violences commises en réunion, sur mineur de 15 ans, ainsi que pour atteinte à l'intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel, menace de mort réitérée et injure, "à raison de la religion", la victime étant de confession juive. Leur détention provisoire peut durer six mois, renouvelable une fois, soit un total possible d'un an.

Un troisième adolescent, âgé de 12 ans et placé sous le statut de témoin assisté pour les faits de viol, a également été mis en examen pour l'ensemble des autres infractions. Il a été placé en foyer dans le cadre d'une mesure éducative judiciaire provisoire, dans l'attente d'un éventuel procès.

Audrey Alos, Philippe Gayou, Pauline Revenaz, Mélanie Vecchio avec Laurène Rocheteau