Budget 2026: le gouvernement souhaite liquider l'éditeur de 60 millions de consommateurs

Au siège de 60 millions de consommateurs, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le 19 novembre 2024 - Ian LANGSDON © 2019 AFP
Le projet de budget du gouvernement prévoit la liquidation, d'ici à mars 2026, de l'Institut national de la consommation (INC), éditeur depuis 1970 du magazine "60 millions de consommateurs" qui pourrait lui être vendu à un acteur privé, selon un document consulté par l'AFP.
"L'établissement public" INC, qui emploie quelque soixante salariés, "est dissous et mis en liquidation (...) au plus tard le 31 mars 2026", indique le document budgétaire, confirmant une mesure dans les tuyaux depuis plusieurs mois et que doit préciser un décret.
Créé en 1966 et devenu un établissement public industriel et commercial (EPIC) en 1990, l'INC "a pour mission d'apporter un appui technique aux organisations de consommateurs" et "de produire et diffuser des informations, études, enquêtes et essais comparatifs auprès du grand public et des professionnels", est-il rappelé.
La "situation financière" de cette structure basée à Malakoff (Hauts-de-Seine) est de "plus en plus dégradée, avec un déficit d'exploitation croissant", et les perspectives "crédibles d'amélioration" sont "faibles", justifie le texte.
Cession de l'activité de presse
"Une solution dite de rebond présenterait un coût très élevé" sans garantie de retour à l'équilibre. "Dans ce contexte, il est proposé de retenir la solution de la cession de l'activité de presse" à "un acteur privé" et "la dissolution de l'établissement".
"Des démarches visant à la recherche d'un repreneur" du mensuel ont "été engagées" et pourront être poursuivies par le liquidateur. "En cas de cession", la "commission des participations et transferts" sera saisie notamment pour "émettre un avis sur la procédure", d'après le document.
Les associations de consommateurs sont vent debout contre la suppression de l'INC, comme elles l'ont rappelé dans un communiqué le 6 octobre. "L'INC est un contre-pouvoir aux moyens limités face aux producteurs et aux distributeurs", y plaidaient une douzaine d'organisations comme Foodwatch, l'Union nationale des associations familiales (Unaf) ou encore Indecosa-CGT (association pour l'information et la défense des consommateurs salariés-CGT).
"La santé et la sécurité des consommateurs sont en jeu au moment où les fraudes explosent", ajoutaient-elles, dénonçant un "projet dangereux et rétrograde".
Dans un autre communiqué, Indecosa-CGT a appelé "à la mobilisation la plus large pour la sauvegarde" des agences comme l'INC qui "jouent un rôle majeur".