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Encens, sprays... 60 Millions de consommateurs alerte sur le danger pour la santé des parfums d'intérieur

Un bâtonnet d'encens (image d'illustration)

Un bâtonnet d'encens (image d'illustration) - LEON NEAL / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Les encens sont les plus néfastes pour la santé selon la santé avec l'émission d'un produit cancérogène "bien au-delà des recommandations" selon des relevés.

Les parfums d'intérieur, en particulier les encens et, dans une moindre mesure, certains sprays désodorisants, peuvent nuire à la santé par leurs émissions, prévient 60 Millions de consommateurs qui s'appuie sur des tests publiés ce jeudi 25 septembre dans son mensuel pour demander une règlementation renforcée.

Le magazine édité par l'Institut national de la consommation (INC) a testé 20 produits appartenant à cinq catégories de parfums d'intérieur: quatre encens à brûler, quatre bougies parfumées, quatre diffuseurs statiques, quatre diffuseurs électriques et enfin quatre sprays désodorisants à base d'huiles essentielles.

Il a quantifié leurs émissions de différents polluants, dont plusieurs composés organiques volatils principalement de trois familles (aldéhydes, hydrocarbures aromatiques, terpène) et, pour les encens et les bougies, des gaz de combustion et des microparticules.

60 Millions de consommateurs a ensuite évalué les risques, en se référant aux valeurs de référence issues des recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et de l'Observatoire de la qualité des environnements intérieurs.

Des concentrations "bien au-delà des recommandations"

Les encens sont les plus néfastes pour la santé, conclut le magazine, vu "les concentrations de microparticules et de composés organiques volatils qu'ils émettent": pour le formaldéhyde, cancérogène avéré, les émissions vont de 42 à 102 microgrammes par mètre cube dans les quatre encens testés, "bien au-delà des recommandations de l'Anses".

Côté sprays désodorisants, les émissions de substances cancérogènes ont été peu nombreuses et à des concentrations très faibles pour les quatre produits testés, mais deux ont des concentrations élevées en terpènes.

"Globalement moins problématiques", diffuseurs passifs à bâtonnets, diffuseurs électriques et bougies ne sont "pas complètement anodins".

L'utilisation régulière et prolongée des parfums d'intérieur est à proscrire, surtout pour les enfants, femmes enceintes et asthmatiques, dit 60 Millions de consommateurs qui demande une "obligation d'un étiquetage clair et lisible sur les risques pour la santé" de ces produits.

Plusieurs recommendations

Le magazine souhaite aussi une réglementation stricte sur les émissions des encens et autres parfumants d'intérieur à combustion, et une réglementation spécifique pour les solvants émis par les diffuseurs passifs.

Les allégations du type "assainissant" ou "purifiant", notamment pour les sprays et diffuseurs contenant des huiles essentielles, doivent être mieux encadrées, dit-il.

Pour les désodorisants à combustion (bougies parfumées, encens, etc.), afficher les précautions à prendre sur l'emballage est obligatoire depuis mai 2017, précise le ministère de la Santé dans une fiche sur la qualité de l'air intérieur actualisée en février.

Les désodorisants non combustibles (sprays aérosols, diffuseurs, etc.), pour lesquels "il n'existe pas aujourd'hui d'obligation", indique le ministère, sont à utiliser avec précaution et en aérant la pièce "pendant et après leur utilisation", car ils émettent des composés toxiques dont le formaldéhyde.

A. La. avec AFP