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Hauts-de-Seine: le rapport d'autopsie d'une femme morte en 2021 perdu pendant plus d'un an, sa famille cherche des réponses

Hôpital (image d'illustration)

Hôpital (image d'illustration) - -

Réalisée le 18 juin 2021, l'autopsie a disparu pendant plus d'un an et demi avant d'arriver sur le bureau du procureur de Melun.

La famille veut des réponses. Le 10 juin 2021, Khoumba, mère de famille âgée de 40 ans, est morte à l'hôpital Georges-Pompidou après avoir été retrouvée inconsciente le 28 mai dans un square situé au Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne).

Depuis cette date, la famille, dont son mari Makhan, cherche à comprendre les causes de sa mort. Mais comme le rapporte Le Parisien, le rapport d'autopsie de cette mère de famille a disparu pendant plus d'un an et demi.

Prise en charge à 60km de son domicile

Le 28 mai 2021, Khoumba est prise en charge par les secours dans un square de Seine-et-Marne situé à 60 kilomètres de son domicile des Hauts-de-Seine, après un malaise sur la voie publique.

Sur place, le SAMU constate "une embolie pulmonaire et une rupture hépatique" et la mère de famille est transférée à l'hôpital Georges-Pompidou. C'est dans un service de l'hôpital parisien que la quadragénaire sera déclarée morte. Une autopsie est alors demandée pour tenter d'éclaircir les causes de sa mort.

Pendant ce temps-là, sa famille et ses cinq enfants tentent de joindre Khoumba qui leur avait expliqué qu'elle allait passer un week-end chez une amie à quelques pas de son domicile.

"Personne ne nous a prévenus qu’elle était à l’hôpital, alors qu’elle avait sa pièce d’identité avec son adresse sur elle", explique son mari auprès du Parisien.

Le lendemain soir, ce sont finalement ses enfants qui parvienent à localiser le téléphone de leur mère, ce dernier ayant borné à l'hôpital.

Une relation extraconjugale

Sans aucune réponse depuis le mois de juin 2021, Makhan "ne peut fournir aucune explication" à ses enfants concernant la mort de sa femme, regrette auprès du Parisien, Maître Agnès Allibert-Piquot, la seconde avocate du père de famille.

Celui-ci a décidé de porter plainte contre X pour "homicide volontaire" en octobre dernier. Quelques temps après, le père de famille apprend que l'affaire a été classée.

Depuis cette date, l'entourage de Khoumba a mené son enquête et plusieurs dettes ainsi qu'une relation extraconjugale.

Qui plus est, les explications médicales viennent troubler encore plus la famille. Dedans, il est écrit que la quadragénaire aurait appelé les secours pour prévenir d'un malaise alors qu'elle était en voiture. Sauf que Khoumba n'a "ni voiture, ni permis de conduire", explique son mari.

Les images des caméras de surveillance montrent aussi des images de la victime descendre d'une voiture "en s'aidant de deux cannes anglaises" avant de partir. Autre élément troublant, la venue d'un homme au domicile de la défunte quelques jours après sa mort.

Une autopsie récupérée par le parquet plus d'un an après

18 mois plus tard, le rapport d'autopsie réalisé le 18 juin 2021 à l'hôpital Sud-Francilien de Corbeil-Essonnes est finalement transmis au parquet de Melun.

Dessus, il est écrit que les causes de la mort de Khoumba restent "indéterminées avec des lésions au niveau du foie. Résultats à compléter par d’autres examens, à confronter aux données de l’enquête de police".

"Le rapport d’autopsie a été perdu à l’hôpital Sud francilien, qui a fait l’objet d’une attaque informatique, nous sommes en attente du retour des expertises ordonnées depuis", explique Jean-Michel Bourles, procureur de la République de Melun à nos confrères du quotidien francilien.

De son côté, le centre hospitalier précise qu'il s'agit d'un dossier complexe "sur le plan médical ayant nécessité, dans le prolongement de l’autopsie, des investigations complémentaires dont certaines ont pu être ralenties dans le contexte de la crise Covid et de la cyberattaque dont l’établissement a été victime au cours de l’été 2022".

Comme le veut le secret médical, aucune autre information n'a pu être communiquée sur le dossier d'autopsie. Le parquet de Melun précise qu'il avisera des suites à donner à l'affaire une fois que les expertises auront été complètes.

Martin Regley