Grève contre la réforme des retraites: les éboueurs vont-ils se mobiliser à nouveau à Paris?

À peine la grève des éboueurs terminée à Paris et en petite couronne, les syndicats annonçaient se préparer à "ressurgir" fin mars. La CGT avait expliqué suspendre le mouvement débuté début mars, en raison du faible nombre de grévistes.
Les syndicats souhaitent donc taper fort, un préavis de grève reconductible et illimité a été déposé à partir de jeudi par la CGT, toujours pour protester contre la réforme des retraites.
Cependant certains grévistes ne poursuivront pas le mouvement dans la capitale. En cause, une première mobilisation coûteuse pour les éboueurs qui avaient cessé le travail au mois de mars.
Quelques avantages mais à quel prix?
C'est notamment le cas des salariés de la société Pizzorno, l'un des principaux opérateurs de la capitale avec la collecte des 10e, 15e et 18e arrondissements. Christophe et ses collègues avaient installé un piquet de grève à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le 8 mars dernier.
Un peu plus de deux semaines plus tard, le 24 mars, les salariés de l’entreprise de collecte Pizzorno reprennent le travail, après avoir obtenu quelques avancées de leur direction.
Une augmentation de 5% de salaire et une prime quotidienne relevée à 2,50 euros, contre 1 euro 75 auparavant. Une victoire mais à quel prix? "Je suis presque à 1500 euros" de pertes "pour 10 jours de grève, c'est très dur moralement", annonce Christophe Guyot, au micro de BFMTV.
La CGT appelle à un élargissement du mouvement
La grève a pesé sur le moral et sur le porte-monnaie. Et ce, malgré les mots encourageants des habitants. "Merci d'avoir fait grève. Les citoyens et les citoyennes du 15e", peut-on lire dans un message.
Christophe a de son côté, décidé de ne pas poursuivre le mouvement. "On ne peut pas continuer, ce n'est pas possible". "Si les autres boîtes privées faisaient grève, on irait. On recommencerait", assure pourtant ce dernier.
La grève devrait donc se poursuivre sans les salariés de Pizzorno. La CGT appelle malgré tout à un élargissement du mouvement. "C'est compliqué pour eux aujourd'hui de continuer la lutte mais j'espère avoir envoyé un message assez puissant pour encourager les autres salariés, de tous les secteurs", juge Valentin Soen, secrétaire général de l'Union locale CGT de Vitry-sur-Seine.
Des caisses de grèves ont été mises en place pour soutenir les éboueurs grévistes. 24.000 euros ont été récoltés.