Gilets jaunes: Didier Lallement regrette les "blessés", mais se félicite qu'il n'y ait "pas eu de morts"

"Je suis arrivé dans des conditions un peu compliquées." Invité de BFMTV, ce lundi matin, l'ancien préfet de police de Paris Didier Lallement est revenu sur sa nomination en mars 2019, en plein mouvement des gilets jaunes.
"La situation était extrêmement critique, c'était une quasi-insurrection qui pouvait prendre des palais nationaux", reconnaît l'ex-préfet, qui a publié cet automne "L'ordre nécessaire". "La République ne serait pas tombée, mais il y aurait pu y avoir des morts."
"Nous n'avons pas eu de morts"
Désormais secrétaire général de la Mer, Didier Lallement assure avoir été guidé, "tout au long de ces mois" de mouvements sociaux, par la volonté d'éviter ce drame. "Il y a eu des blessés, je le regrette et beaucoup de blessés chez les policiers et les gendarmes, affirme-t-il. Mais, contrairement à Mai-68, nous n'avons pas eu de morts. Contrairement aux événements de la guerre d'Algérie, nous n'avons pas eu de morts".
Si Didier Lallement reconnaît le caractère "dramatique" pour les "blessés graves", "les personnes ayant "perdu leur main", ou "un de leurs yeux", il insiste sur "les affrontements (...) d'une brutalité extrême".
"Ce n'était pas de petites manifestations, souvenez-vous de l'Arc de triomphe, souvenez-vous du Fouquet's en feu... Quand sont devastées des boutiques, incendiés des véhicules, retournées des grilles: ce ne sont pas des manifestations qui dégénèrent, ce sont des tentatives insurrectionnelles. Appelons les choses par leur nom."
L'ancien préfet de police rappelle que le rôle des forces de l'ordre est de faire cesser les troubles: "qu'aurait-on dit, si ne nous l'avions pas fait?"
Des violences policières?
Didier Lallement reconnaît-il des violences policières? L'ancien préfet de police ne veut "pas mentir pour faire plaisir à certains". "Je ne vais pas dire qu'il y a des violences policières, alors qu'il n'y en a pas, déclare-t-il. Il n'y a pas de violences policières. 'Violence policière', voudrait dire 'violence systémique': la police n'est pas systématiquement violente."
Il reconnaît, en ces termes, une "attaque politique (...) qui émane souvent des mêmes, de ceux qui veulent désarmer la police".
Mis en difficulté par le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France fin mai, Didier Lallement a quitté ses fonctions le 21 juillet dernier, remplacé par Laurent Nunez.