Fin de la trêve hivernale: ce locataire raconte la peur d'être expulsé, "je n'ai nulle part où aller"

Branché à son respirateur à cause de ses problèmes pulmonaires, Patrick vit désormais dans l'angoisse. Ce vendredi signe la fin de la trêve hivernal et le retraité du Val-de-Marne est menacé d'expulsion.
Depuis plusieurs années, il n'arrive pas à payer son loyer de 900 euros par mois. Il a fait une demande de logement social sans obtenir de réponse pour le moment. Aujourd'hui, il risque de se retrouver dehors.
"Je n'ai nul part où aller, il y a de grandes chances que je me retrouve à la rue", confie le retraité.
Des risques pour sa santé
D'autant qu'avec ses problèmes de santé, il peut se retrouver en danger très rapidement en cas d'expulsion. Sans électricité, il ne peut pas brancher son respirateur: "Si je n'ai pas d'oxygène, trois heures ou quatre heures après, il n'y aura plus personne."
Une angoisse qui le réveille toutes les nuits et lui donne des idées noires: "Dès fois je me dis, 'tu débranches tout et tu arrêtes'."
Comme Patrick, des milliers de franciliens sont menacés d'expulsion à partir de ce vendredi. En 2019, plus de 6000 foyers se sont retrouvés à la rue.
Selon les estimations du droit au logement, les chiffres étaient bien moindre ces deux dernières années. Car la trève hivernale avait été repoussée de plusieurs mois en raison de la crise sanitaire.
"Un traumatisme important"
Marie Rothhahn, responsable de la plateforme Allo prévention expulsion, craint "une explosion à partir de cette année".
"Ça nous inquiète car la crise sanitaire a fragilisé énormément de ménages", ajoute-t-elle.
Elle rappelle aussi que "l'expulsion pour une famille représente un traumatisme très important". Selon elle, ces expulsions pourraient être évitées, en donnant plus d'informations aux personnes comme Patrick pour trouver de l'aide avant qu'il ne soit trop tard.