Essonne: 300 personnes occupent un lycée pour protester contre la suppression de deux classes

Ils ont passé la nuit au lycée. 300 professeurs, parents et élèves du lycée Camille Claudel à Palaiseau ont occupé leur établissement dans la nuit de vendredi à samedi pour dénoncer la suppression de deux classes à la rentrée de septembre 2022 et la réduction du nombre d'heures dédiées à l'enseignement.
Entre débats et création de slogans, les occupants ont procédé cette nuit à un lâcher de lampions. "Ces lanternes volantes, on les a voulues comme un symbole, un symbole de nos heures perdues, de nos heures envolées", commente un professeur.
Sur les 78 heures de classe supprimées, les professeurs du lycée ont pu récupérer 18 d'entre elles, depuis le début de leur protestation il y a trois semaines. Un chiffre encore insuffisant pour Sylvain Verardo, co-organisateur d'"Une Nuit au lycée" et professeur de mathématiques.
"On veut obtenir les 78 heures qu'on perd tout simplement, on veut continuer à travailler de la même façon qu'on travaillait cette année, avec le même nombre de classes, avec le même nombre d'élèves moyen par classe, les mêmes spécialités, on ne demande pas des améliorations de travail, on veut juste travailler décemment."
"Les classes vont être surchargées"
En plus des heures de cours en moins, les professeurs refusent la fermeture de deux classes décidée par le rectorat. "Ces classes en moins, ça veut dire que mécaniquement, ça fait monter le nombre d'élèves par classe à 35, c'est vraiment énorme", déplore Xavier Michel, professeur d'histoire-géographie, au micro de BFM Paris.
Comme leurs enseignants, les élèves sont aussi déterminés à poursuivre la mobilisation. "Deux classes supprimées pour seulement six élèves qui s'en vont, on se dit que les classes vont être surchargées et que ça va être des conditions de travail moins bien que ce que nous on a pu avoir jusque-là", commente l'une d'entre eux.
Un lycée "qui part à la dérive"
Il s'agit d'ailleurs de "la deuxième année consécutive que le rectorat veut fermer des classes", souligne Marc, parent d'élève et élu au conseil d'administration du lycée.
"On en a perdu deux l'an dernier, on en reperd encore deux aujourd'hui, c'est totalement inacceptable, ça entraîne le lycée dans une spirale qui est totalement décroissante et qui ne permet plus de construire correctement une offre éducative et des projets. C'est très déstabilisant pour les enseignants, qui vont perdre leur poste, et les élèves qui voient le lycée partir un petit peu à la dérive".
En occupant le lycée la nuit dernière, professeurs et élèves, "en prennent possession sans empêcher son fonctionnement", le tout dans "une atmosphère festive et conviviale", détaille Marc.
Entre création de chansons, de slogans et d'affiches, les 300 occupants ont passé la nuit à préparer une manifestation organisée ce samedi matin au départ du lycée et jusque dans le centre-ville de Palaiseau.