En situation de handicap, une Parisienne entame une grève de la faim pour obtenir un logement digne

Huit ans après un accident de voiture qui lui a causé une hémiparésie, Nabéla Aissaoui, 43 ans, se bat pour obtenir un logement adapté à sa situation. Cette Parisienne est paralysée du côté droit de son corps et se déplace uniquement en fauteuil roulant. Mais dans son appartement actuel, son fauteuil est un frein.
Elle ne peut pas accéder à sa chambre et doit s'arrêter sur le palier. Pour atteindre son lit, elle doit "se transférer en se lançant" dessus "sur une seule jambe". "Je prends le risque à tout moment de tomber", confie Nabéla à BFM Paris Île-de-France. Quelques fois, elle rampe même pour atteindre son lit.
Ramper pour prendre sa douche
Nabéla vit depuis un an en vase clos dans cet appartement parisien pour personne à mobilité réduite, un logement qui n'est pas adapté à son handicap. Elle doit par exemple ouvrir la porte des toilettes avec son pied.
"Très simple et on a envie de le faire plusieurs fois par jour", ironise cette dernière. Et à l’intérieur de la pièce, ce n’est pas mieux: "Ils ont positionné les toilettes très proches du mur et donc je suis très sérrée. À chaque mouvement, je me fais extrêmement mal."
"J'ai dû faire déjà deux ou trois chutes depuis que j'habite ici à cause des toilettes", assure la quadragénaire.
La douche est quant à elle inaccessible pour Nabéla. "Je dois ramper, rester par terre, prendre un petit peu d'eau. Très honnêtement c'est rare, parce qu'il faut pouvoir sortir une fois mouillée et le risque est trop grand".
Une grève de la faim pour alerter les autorités
Depuis huit ans, Nabéla réclame un appartement adapté à sa situation à son bailleur. Elle a connu trois logements différents proposés par son bailleur 3F et malgré des travaux dans ce dernier, le compte n’y est pas.
Elle entamera ce jeudi une grève de la faim pour être relogée d’urgence car elle ne peut plus vivre ainsi. "Revivre un été comme l'année dernière où je me suis retrouvée avec de nombreuses chutes, sans me doucher, avec des problèmes respiratoires... Dans un désespoir total", se souvient la Parisienne.
Nabéla est déterminée à faire bouger les choses. "Je fais une grève de la faim pour moi et pour toutes les personnes en situation de handicap qui ne peuvent pas la faire parce qu'ils sont trop faibles et qu'ils veulent dire 'stop. Relogez-nous, on a le droit à une vie normale'".
Des travaux mais toujours des problèmes
De son côté le bailleur assure avoir tout fait pour améliorer ce logement. "On a déjà fait 100.000 euros de travaux pour l'adapter à sa situation", explique Sébastien Laurore, directeur de l’agence Paris pour Immobilière 3F à nos équipes.
Pourtant, un huissier de justice a confirmé que cet appartement ne respecte pas les normes PMR. En attendant, Nabéla commencera sa grève de la faim ce jeudi, car elle veut vivre dignement.