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"Des animaux privés de liberté": une pétition pour s'opposer à l'avant-première du film "Bambi" à Montreuil

Une scène du film "Bambi, L’histoire d’une vie dans les bois".

Une scène du film "Bambi, L’histoire d’une vie dans les bois". - Gebeka Films

L'association de défense des animaux PAZ a lancé une pétition en ligne pour que la diffusion de l'avant-première du film "Bambi" soit annulée à Montreuil dimanche. Elle accuse l'équipe du film d'avoir fait appel à des dresseurs.

Si l'histoire de Bambi cause de nombreux chagrins chez les enfants, elle peut également être à l'origine de polémiques chez les adultes. L'association Paz a lancé mi-septembre une pétition pour s'opposer à l'avant-première du film "Bambi" au cinéma Le Méliès, à Montreuil. Ce mardi 24 septembre, elle a recueilli plus de 9500 signatures.

Inspiré du roman de Felix Salten publié en 1923, le film "Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois" doit être diffusé le dimanche 29 septembre au Festival du film de Montreuil en avant-première. Sa sortie en salle est ensuite prévue pour le 16 octobre.

PAZ dénonce un recours au dressage

Le film a été réalisé par Michel Fessler, qui avait participé à l'élaboration du scénario de "La Marche de l'empereur" (2005), récompensé par l'Oscar du meilleur film documentaire en 2006. Pas de manchots ni d'Antarctique cette fois-ci, mais la bande-annonce dévoile de véritables animaux (faon, lapin, cerf...) filmés dans la forêt, avec la voix de Mylène Farmer pour conter les aventures de Bambi.

Destiné à toute la famille, le film est décrié par l'association pour le bien-être animal PAZ, qui appelle à la déprogrammation de l'avant-première montreuilloise. L'association déplore que des "dresseurs d'animaux sauvages" aient été mobilisés au cours du tournage du film.

"Pour quelques minutes à l’écran, les animaux sont privés de liberté toute leur vie et subissent la violence du dressage", est-il notamment écrit dans la pétition.

Antoine Heude, directeur d'exploitation du cinéma public Le Méliès assure, dans Le Parisien, n'avoir "été contacté par personne" et explique avoir été mis au courant de la pétition au cours du week-end.

La production se défend

"On a le sentiment que c’est une pétition nulle et non avenue, qui est fondée sur des accusations mensongères", assure-t-il au quotidien. Le producteur Jean-Pierre Bailly, habitué aux documentaires animaliers, estime quant à lui que la réaction de l'association est "un peu exagérée". Dans Le Parisien, il affirme que des "précautions supplémentaires" ont été prises et que le film a été tourné en "seize semaines, le double d'un film normal".

"Ce sont les animaux qui ont guidé le tournage. Ce qui comptait, c’est le bien-être animal", explique-t-il à nos confrères.

PAZ assure pourtant que "des alternatives techniques existent pour représenter des animaux à l’écran (images de synthèse, animatronique, extraits vidéo issus de banques d’images…)". Sur le réseau social X, l'association accuse également les réalisateurs de "trahir l'histoire originale de Felix Salten". PAZ s'appuie notamment sur un autre ouvrage de l'auteur, "The City jungle", où celui-ci critique la captivité des animaux.

Si la municipalité de Montreuil n'a pas pris publiquement position sur le sujet, la direction du cinéma compte aller au bout de sa démarche.

"Notre ADN, c’est justement le débat. Puisque des personnes veulent polémiquer autour de ce film, ça nous semble encore plus justifié de le programmer" conclut Antoine Heude dans Le Parisien.

Mathias Fleury