De 0 à 47 millions d'euros… Quelles villes franciliennes l'État aide-t-il le plus en 2023?

Un sujet sensible pour les élus franciliens. BFM Paris Île-de-France a compilé les dotations globales de fonctionnement (DGF) allouées par l'État à l'ensemble des départements et villes d'Île-de-France en 2023. Il s'agit de la principale dotation de fonctionnement de l'État aux collectivités territoriales.
Ce sont les aides versées par l'État aux collectivités qui ont donc un impact sur le budget de nombreux services publics et des villes concernées, et donc sur la vie quotidienne des Franciliens. Cela sert notamment pour les crèches, pour les équipements sportifs, les subventions allouées aux associations ou encore l'aide apportée aux quartiers dits "sensibles".
Si certaines villes de la région reçoivent une aide importante, à l'inverse d'autres moins chanceuses, en obtiennent peu voire pas du tout cette année.
142 millions pour le Val-de-Marne
Avec la plus grosse enveloppe allouée pour l'année 2023, Sarcelles et ses 47,1 millions d'euros (soit 822 euros par habitant) se hisse en tête du podium des DGF données par l'État. Viennent ensuite les villes de Garges-lès-Gonesse et d'Aubervilliers, respectivement avec 32,3 et 31,8 millions d'euros, soit 760€ et 379€ par habitant.
Sarcelles et Garges-lès-Gonesse, toutes deux situées dans le Val-d'Oise qui reçoit également une importante dotation en tant que département. Il hérite en 2023 de 102,5 millions d'euros au total, la seconde plus grosse dotation de la région. Une somme qui représente 80€ par habitant, là encore la seconde enveloppe par habitant la plus importante cette année.
Sur l'ensemble des huit départements franciliens, seul le Val-de-Marne fait mieux dans ces catégories avec 142,8 millions d'euros alloués et donc 100€ par habitant en 2023.
A contrario, une trentaine de villes ne toucheront pas de dotation, alors que leur département la perçoit, comme Rungis, Boulogne-Billancourt, Enghien-les-Bains ou encore Neuilly-sur-Seine.
0€ pour Paris
Le constat est le même pour la capitale. Paris ne percevra pas un centime d'aide pour la deuxième année consécutive. Avec cette décision, l'État fait le choix d'accorder des dotations plus importantes à des villes plutôt populaires qu'aisées.
Une situation dénoncée par certains élus parisiens, alors que Paris fait office à la fois de ville et de département et que la capitale compte aussi des quartiers populaires, notamment dans le nord-est.
"Sans surprise, Paris touchera 0 euro. On est l'unique département à ne pas avoir de dotation de fonctionnement de la part de l'Etat, et rien non plus comme commune", regrette Paul Simondon, adjoint à la maire de Paris en charge des finances à BFM Paris Île-de-France.
"Ça traduit un abandon par l'État des collectivités territoriales, des villes, des départements et des régions qui ne sont pas aidées alors qu'elles subissent l'inflation sur l'énergie et le reste. Les dotations de l'État ne sont pas au niveau", poursuit ce dernier.
Sur les 12 milliards d'euros que renferme au total l'enveloppe des dotations globales de fonctionnement de l'État en 2023, 1,6 milliard sont distribuées aux communes franciliennes. Une dotation stable pour la majorité des villes, quoiqu'en très légère hausse globale de 2% par rapport à 2022.
Une somme conséquente, mais à relativiser avec la taille de la population en Île-de-France. Car si un peu moins d'un Français sur cinq vit aujourd'hui dans le bassin parisien, l'enveloppe allouée à la région francilienne ne représente que 13% de l'enveloppe globale de toutes les communes du pays.