Crack à Paris: un élu du 10e arrondissement appelle à multiplier les communautés thérapeutiques

Le conseiller d'arrondissement LR veut favoriser une prise en charge sur le long terme des toxicomanes, alors qu'un nouveau "plan crack" doit être mis en place dans les prochains mois.

La lutte contre la consommation du crack se poursuit dans le nord-est parisien. L'élu LR du 10e arrondissement de la capitale Bertil Fort a appelé à augmenter, dans le prochain "plan crack" de la ville, le nombre de communautés thérapeutiques en France, afin de mieux prendre en charge les consommateurs.

"Si on arrivait à multiplier le nombre de communautés thérapeutiques en France, peut-être qu'on arriverait à augmenter la chance d'avoir moins de personnes toxicomanes dans des situations très précaires", espère l'élu d'opposition.

"Il y a 75% des personnes qui après avoir fait une année au sein de cette communauté retrouvent une vie normale", assure Bertil Fort à propos d'une communauté thérapeutique de ce type déjà implantée dans le Val d'Oise et menée par l'association Espoir du Val d'Oise.

Son voeu a été adopté à l'unanimité en conseil d'arrondissement le 7 mars dernier. Un plan de lutte contre le crack à Paris avait été signé notamment par la Ville et la préfecture de police en 2019 pour tenter d'éradiquer ce dérivé fumable de la cocaïne.

"Un accompagnement à long terme indispensable"

Un nouveau "plan crack" avait été présenté par la mairie en août 2021, alors que les consommateurs ont été relégués aux portes de Paris. Le plan propose notamment de nouvelles salles de consommation, un dispositif pas toujours accepté par les riverains.

"L'objectif de ce prochain plan crack, c'est à mon avis de commencer par réaligner tous ces différents acteurs pour qu'ils travaillent de façon coordonnée pour amener les usagers de drogue (...) vers des cures de désintoxication, de la mise à l'abri et ensuite vers un accompagnement à long terme qui est indispensable", explique le conseiller de Paris.

Bertil Fort déplore notamment que lors de la mise en place du précédent plan la préfecture et la mairie aient pris des décisions sans concertation.

" Ça a généré beaucoup de frustrations chez les Parisiens", assure-t-il.

Il existe pour l'instant deux communautés thérapeutiques pour les usagers de crack en Île-de-France. Une à Aubervilliers et une dans le Val d'Oise. La France compte au total onze communautés thérapeutiques, dont deux en Guyane, pour 380 places.

Juliette Desmonceaux