Crack à Paris: un syndicat demande la fermeture de la station Porte de la Villette

La demande est pressante. L'UNSA-RATP, un des syndicats de la Régie des transports parisiens, appelle à la fermeture de la station Porte de la Villette, située dans le 19e arrondissement, "tant que les choses ne se sont pas améliorées". Depuis l'arrivée de nombreux toxicomanes à proximité, les problèmes se sont multipliés.
"En deux mois, on n'est pas loin de 23 intrusions sur les voies", dénombre Arole Lamasse, secrétaire général de la corporation. Sans oublier "des agressions d'agents qu'on a l'occasion de voir là-bas", poursuit-il au micro de BFM Paris.
S'ajoute à cela une question d'insalubrité, alors que les consommateurs de crack déambulent fréquemment à proximité ou dans cette station de la ligne 7.
"Je ne prends plus cette station"
Bon nombre d'entre eux sont regroupés dans un camp situé place Baron depuis l'évacuation des secteurs de Stalingrad et des Jardins d'Éole, orchestrée par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, à la fin du mois de septembre. Selon la préfecture de police, 500 personnes y transitent chaque jour.
Cette présence, les riverains interrogés par BFM Paris la déplorent. "Il n'y a pas une fois où vous prenez les transports et il n'y a pas un incident sur la ligne", regrette l'une d'entre elle. Une autre habitante du quartier confirme: "On n'est quand même pas hyper rassurés. C'est dans un état sanitaire vraiment déplorable".
"Je ne prends plus cette station, affirme une dernière riveraine. À pied, j'essaye de ne plus passer par là. Je fais de grands détours."
La mairie opposée à un transfert des toxicomanes
Au moment de l'installation des toxicomanes aux abords de la Porte de la Villette, la préfecture avait assuré qu'il s'agissait d'une solution "temporaire". Quatre mois plus tard, fin janvier, elle avait proposé que les consommateurs de stupéfiants soient déplacés dans le 12e arrondissement.
La SNCF avait alors donné son accord pour mettre à disposition un terrain "éloigné des quartiers résidentiels", situé "à l’intersection de deux faisceaux ferroviaires et du boulevard Poniatowski".
Mais la préfecture de police a fini par faire machine arrière face à la fronde de la mairie de Paris, des riverains du 12e arrondissement mais aussi d'élus de la majorité à l'Assemblée nationale.
De nouvelles salles de consommation bientôt ouvertes?
"C'est toujours le même système, c'est-à-dire qu'au lieu de soigner, au lieu de prendre en charge et de trouver une solution pérenne, et bien on les transfère. C'est de pire en pire. C'est inadmissible comme politique", avait lancé Anne Souyris sur BFM Paris.
La nécessité de "soigner" défendue par l'adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé a été entendue mercredi. Un arrêté permettant l'ouverture de nouvelles salles de soins et de consommation de stupéfiants à moindre risque a été publié au Journal officiel. Anne Souyris s'en est félicitée, évoquant "une bonne nouvelle", "un espoir".