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Paris Île-de-France

Crack à Paris: les élus autour du square Forceval en appellent à Elisabeth Borne

Une opération de "nettoyage" d'un campement de consommateurs et de dealers de crack installés à porte de la Villette dans le Nord de Paris était organisée le 24 janvier 2022

Une opération de "nettoyage" d'un campement de consommateurs et de dealers de crack installés à porte de la Villette dans le Nord de Paris était organisée le 24 janvier 2022 - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Fin mars, le tribunal administratif avait rejeté le recours des mairies de Paris, Pantin et Aubervilliers, visant à obliger l'État à proposer un hébergement et un suivi médico-social à tous les consommateurs de crack installés depuis plusieurs mois dans ce square porte de la Villette.

Les maires d'Aubervilliers, Pantin et du 19e arrondissement de Paris demandent à la Première ministre Élisabeth Borne d'agir face à la "situation désastreuse" du square Forceval, où plus d'une centaine de consommateurs de crack sont regroupés depuis septembre 2021.

"Le statu quo n'est pas et ne sera pas une alternative", écrivent dans une lettre envoyée lundi à Matignon Karine Franclet (Aubervilliers), Bertrand Kern (Pantin) et François Dagnaud (19e), qui demandent à Elisabeth Borne de "faire du règlement de cette crise une priorité de l'action" du nouveau gouvernement.

Fin septembre, entre 150 à 200 toxicomanes avaient été déplacés par la préfecture de police vers ce petit square du nord-est de la capitale, à la limite de la Seine-Saint-Denis et en bordure de périphérique, afin de soulager les Jardins d'Éole (18e), précédent point de regroupement.

Des scènes de violences quotidiennes

Depuis, riverains et commerçants vivent "dans la peur permanente des agressions qui ponctuent leur quotidien, subissent des intrusions régulières dans leurs immeubles, sont confrontés chaque jour à des scènes de prostitution et de violences entre usagers et trafiquants de drogue", déplorent les trois élus.

"Si la plupart des consommateurs présents sont désormais bénéficiaires d'un hébergement accompagné, financé dans le cadre du plan crack, ils restent très présents sur le site" et les riverains subissent leur "mendicité agressive" et leur "comportements incontrôlables", détaillent-ils encore.

"L'ambiance, déjà très lourde, deviendra explosive sans une intervention rapide et coordonnée entre tous les services de l'État concernés", affirment-ils.

Les élus demandent davantage de moyens

Les élus demandent "une prise en charge globale, sanitaire, médicale et sociale" des toxicomanes "en environnement hospitalier, à bonne distance de zones denses d'habitations de quartiers populaires et des zones de trafic et de consommation", mais aussi "un repositionnement des services de police nationale Porte de la Villette, avec davantage de moyens".

Fin janvier, le préfet de police Didier Lallement avait renoncé à son projet de déplacer ce même groupe de toxicomanes du nord-est parisien, leur quartier historique, vers une friche ferroviaire de Bercy (sud-est) devant l'opposition de la mairie de Paris et des élus de droite du Val-de-Marne.

A.F avec AFP