CRA de Vincennes: les 12 personnes interpellées le soir du Nouvel An seront jugées mi-février

L'entrée du Centre de rétention administrative (CRA) pour migrants de Paris-Vincennes, le 2 novembre 2023 - MIGUEL MEDINA © 2019 AFP
Les 12 personnes interpellées à proximité du Centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne), dimanche 31 janvier au soir, seront jugées le 14 février prochain, a appris BFMTV auprès du parquet de Paris.
Dix femmes et deux hommes
Ces douze personnes, dix femmes et deux hommes, sont suspectées d'avoir voulu commettre des violences. Elles seront jugées pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou dégradation de biens", une infraction passible d'un an de prison et 15.000 euros d'amende.
Pour le moment, les 12 suspects ont été placés sous contrôle judiciaire avec l'interdiction de se rendre aux abords du CRA. À l'issue de leur garde à vue, dix des douze suspects ont été directement présentés mercredi à un magistrat qui les a convoqués à ce procès ultérieur.
Les deux autres, deux femmes, ont comparu mercredi après-midi devant le tribunal correctionnel qui devait les juger en comparution immédiate, mais elles ont demandé et obtenu un délai pour préparer leur défense, a constaté un journaliste de l'AFP. Elles seront donc également jugées le 14 février.
Selon le parquet, les douze mis en cause, nés pour la plupart entre 1989 et 2001, ont été interpellés alors qu'ils s'approchaient en groupe du CRA, le visage dissimulé, "susceptibles d'être animés d'une intention hostile".
Des mortiers d'artifice saisis à proximité
Plusieurs médias ont indiqué que ces douze personnes avaient pour objectif d'orchestrer des évasions du CRA, mais une source proche du dossier a indiqué que cette intention n'était "pas établie du tout" par l'enquête.
Pour l'heure, les mis en cause ont refusé de s'exprimer sur le fond du dossier. "Ce dossier est une montagne qui accouchera d'une souris", a affirmé devant le tribunal l'une de leurs défenseurs, Me Nina Galmot.
D'après les éléments évoqués mercredi lors de la brève audience consacrée à ces faits, des mortiers et feux d'artifice ont été saisis dans une camionnette stationnée près du lieu de l'interpellation. Mais aucun cocktail molotov n'a été trouvé dans ce véhicule, contrairement à ce que certains médias ont avancé, a relevé le président du tribunal.
Un contrôlé qui s'est mal passé, aucune violence commise
Les mis en cause ont été interpellés à l'issue d'un contrôle de police qui s'est "mal passé", car ils refusaient de donner leur identité, a encore observé le magistrat. Pour autant, aucune violence n'a été commise de part et d'autre, a-t-il ajouté.
Le préfet de police Laurent Nuñez avait annoncé le 26 décembre un renforcement du dispositif de sécurité du CRA, en effectifs et en caméras, après l'évasion de onze personnes le jour de Noël, et une première tentative d'évasion accompagnée d'un incendie le samedi 23 décembre.
Un CRA est un lieu fermé, gardé par la police, accueillant des étrangers faisant l'objet d'une décision d'éloignement, dans l'attente de leur renvoi. Celui de Paris-Vincennes, au sud-est de la capitale, compte 235 places.