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CARTE. Les Hauts-de-Seine loin devant la Seine-Saint-Denis: la fracture vaccinale dans le Grand Paris

La carte de la vaccination dans le Grand Paris, au 27 juin 2021.

La carte de la vaccination dans le Grand Paris, au 27 juin 2021. - BFMTV

La campagne vaccinale se poursuit mais ralentit en Ile-de-France. Si les départements comme Paris et les Hauts-de-Seine ont dépassé les 50% de couverture vaccinale avec au moins une dose, ce n'est pas le cas en Seine-Saint-Denis.

Désormais plus de 51% de la population d'Ile-de-France a reçu au moins une première dose de vaccin, et plus de 38% des habitants sont considérés complètement vaccinés, selon les chiffres des les chiffres des autorités sanitaires.

Mais ces chiffres cachent des disparités flagrantes au niveau régional, comme le montre la carte ci-dessous, qui détaille l'état de la vaccination dans le Grand Paris en date du 27 juin. Survolez une commune pour connaître le taux de personnes primo-vaccinées et complètement vaccinées.

Ainsi, c'est dans les communes et les arrondissements les plus aisés de l'ouest de la capitale que l'on se fait le plus vacciner, selon ces données publiées par l'Assurance-Maladie vendredi et repérées par un journaliste du Parisien.

Une nette fracture

La carte montre une nette fracture entre l'Ouest et l'Est parisien. C'est à Garches, Vaucresson et Neuilly-sur-Seine, trois communes des Hauts-de-Seine, que l'on trouve ainsi la plus forte proportion d'habitants complètement vaccinés: respectivement 48,3%, 47,6% et 46,5% de la population. Presque fois plus que les communes en bas du classement - Dugny et Pierrefitte-sur-Seine en Seine-Saint-Denis et Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne - où le taux de vaccination complète est inférieur à 17%.

Comment expliquer de telle disparité? L'âge moyen des habitants peut être un premier critère: en effet, la Seine-Saint-Denis est le département le plus jeune de France métropolitaine, et de nombreux habitants n'étaient donc pas prioritaires pour se faire vacciner il y a encore quelques semaines.

La fracture numérique

Autre raison, la fracture numérique et donc le manque d'accès des plateformes comme Doctolib pour une partie de la population. En Seine-Saint-Denis, plusieurs élus avaient alerté sur la situation et avaient donc mis en place des bus de vaccination ainsi que des "ambassadeurs Covid" pour aller au plus près des habitants.

Des initiatives aux résultats mitigés. Les habitants rencontrés font part de leur manque d'informations sur le sujet. Le département manque par ailleurs de médecins généralistes, des professionnels de santé qui peuvent renseigner la population sur les enjeux de la vaccination mais également les vacciner.

Un accès aux soins plus compliqué

Sur les réseaux sociaux, des internautes ont comparé la carte des primo-injections par commune avec la carte du revenu salarial annuel médian par habitant, avec laquelle on constate de nombreuses similitudes.

"Il y a un niveau socio-économique qui rend plus difficile l'accès aux soins", explique Frédéric Adnet, le directeur médical du SAMU de Seine-Saint-Denis. Il insiste sur "les problèmes de langue" et le "manque de compréhension" pour s'inscrire sur les plateformes pour une part de la population immigrée.

Un constat partagé par Gilles Lazimi, médecin généraliste à Romainville. "Quand on est en situation de pauvreté, de précarité, on fait passer les éléments importants de la vie avant la santé malheureusement", affirme-t-il sur BFM Paris.

Ouverture de centres éphémères

Face à la progression du variant Delta dans l'Hexagone et pour tenter de faire remonter le taux de vaccination dans l'Est du Grand Paris, les élus sont à l'ouvrage. Ainsi, Valérie Pécresse a indiqué ce vendredi que la région avec l'Agence Régionale de Santé va mettre en place des centres de vaccination éphémères sur les îles de loisirs de la Région, pour vacciner les populations qui en ont besoin.

Alicia Foricher