Canal de l'Ourcq: deux enfants pêchent à l'aimant une grenade encore active

Dimanche dernier, deux enfants ont sorti de l'eau une grenade encore active. Une découverte qui a nécessité l'intervention des démineurs sur place.

Voilà un butin qu'Alexis et Talay, 10 ans, ne s'attendaient pas à sortir du Canal de l'Ourcq. Selon Le Parisien, dimanche dernier, alors qu'ils pratiquaient la pêche à l'aimant dans l'idée de dépolluer le canal du XXe arrondissement de Paris, les garçons ont remonté une grenade de la Seconde Guerre mondiale encore en état de marche.

Mise en garde des autorités

Conscient de la dangérosité de leur découverte, les jeunes garçons ont pu compter sur la présence d'esprit d'un habitué de la pêche à l'aimant qui a replongé méticuleusement la grenade sous l'eau et a appelé les secours. Du fait de son mécanisme encore actif, les démineurs n'ont pas pu transporter l'engin explosif. Ils ont sécurisé les lieux avant de le faire exploser sur place.

"Ces découvertes sont courantes à cet endroit du canal", a affirmé un policier de Pantin, au Parisien, qui s'interroge sur le fait de laisser des jeunes enfants pratiquer ce type de pêche. Car si pour certains c'est une véritable chasse au trésor écolo, pour d'autres, la pêche à l'aimant peut s'avérer dangereuse. En 2018, par exemple, un pêcheur avait sorti de l'eau une tête de roquette antichar allemande dans l'étang de Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne). Ainsi, depuis quelques années, plusieurs préfectures dont celle de l'Oise, font part de leur inquiétude quant à la recrudescence d’amateurs de ce type de pêche, d'autant plus qu'aucune législation n'encadre vraiment la pratique.

"Aucune réglementation spécifique n'existe"

"Il y a un vide réglementaire sur le sujet", abonde la Ville de Paris au Parisien. Qui "regarde ce sujet avec attention, même si en l'état aucune réglementation spécifique n'existe". La Ville de Paris appelle à la responsabilité et à la vigilance des pêcheurs à l'aimant "au regard des risques potentiels" de la pratique.

Des messages de prévention régulièrement diffusés par les préfectures, rappelent que "la pratique de la pêche à l'aimant sans autorisation est considérée comme illégale et peut exposer à des poursuites".

Si la mère d'un des deux garçons regrette de ne pas avoir réalisé la dangerosité de cette pratique, nul doute que les deux jeunes pêcheurs se souviendront, très longtemps, de cette partie de pêche.

Solenne Bertrand