"C’était toute ma vie": trois ans après la mort d'Alisha, jetée dans la Seine à Argenteuil, sa mère témoigne

Marche blanche à Argenteuil à la mémoire d'Alisha, le 14 mars 2021 - MARTIN BUREAU © 2019 AFP
Trois ans après la mort d'Alisha à Argenteuil (Val-d'Oise), le 8 mars 2021, sa mère se confie dans les colonnes du Parisien. "C’était toute ma vie. On se réveille le matin et on ne veut pas croire que son enfant ne rentrera pas à la maison", témoigne Jenny Khalid.
Les deux jeunes qui ont frappé puis jeté Alisha dans la Seine, entraînant sa mort, ont été condamnés en appel en octobre 2022 à 13 et 10 ans de prison pour "assassinat" et "meurtre".
"Le harcèlement tue"
La mère de l'adolescente poursuit désormais son combat en sensibilisant les jeunes face au harcèlement scolaire qui aurait joué un rôle dans la mort d' Alisha. "Je souhaite que les jeunes comprennent la gravité de perdre un être cher. Aujourd’hui, le harcèlement tue", explique Jenny Khalid à nos confères du Parisien.
Depuis quatre mois, elle se rend dans des collèges du Val-d'Oise pour des interventions auprès des adolescents menées avec l’association Jeune et engagé. "Les collégiens sont très intéressés", souligne la mère d'Alisha. À la fin des interventions, des jeunes victimes de harcèlement viennent lui parler, mais aussi des collégiens à l'origine de ces faits.
Ils viennent "me dire qu’ils ne savaient pas que ce qu’ils faisaient était grave", rapporte la mère de famille qui a eu une prise de conscience similaire après la mort de sa fille. "Je n’avais pas compris qu’Alisha était vraiment harcelée. Il y avait des signes", se désole-t-elle auprès de nos confrères. "Je n’ai peut-être pas su la protéger."
La ville d'Argenteuil se souvient aussi d'Alisha et du drame qui avait marqué les habitants. Une plaque sera installée au printemps dans le parc des Berges. "C’est important pour nous. Ce drame a bouleversé la ville", indique le maire, Georges Mothron, auprès du Parisien.