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Paris Île-de-France

"C’est intolérable": une association dénonce des chasses à courre dans sa réserve naturelle

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L'association dénonce la présence de chiens de chasse sur le terrain qu'elle possède et qu'elle a transformé en réserve naturelle pour les animaux. Le collectif demande le respect de sa propriété et, à terme, une interdiction de la chasse à courre.

"Une chasse d'un autre temps." L'association de la Vallée de la Millière, près de Rambouillet dans les Yvelines, dénonce les parties de chasse à courre qu'elle a déjà observée à plusieurs reprises sur son terrain.

L'association possède une trentaine d'hectares transformés en réserve naturelle, où cerfs et biches ont élu domicile au cours des dernières années. Des animaux effrayés par les chiens qui accompagnent les battues lors des parties de chasse à courre.

"C'est un peu le problème de la chasse à courre, et ce qui fait que c’est intolérable. Ils ont des chiens, ils n’arrivent pas à les rappeler", dénonce Tom Arthus-Bertrand, militant écologiste, fils de Yann Arthus-Bertrand et membre de l'association, sur le plateau de BFM Paris Île-de-France. "C’est des chasses où ils ont beau dire qu’ils maîtrisent la situation, on sent bien qu’ils ne maîtrisent pas grand-chose et que c’est une chasse d’un autre temps qui devrait s’arrêter."

"Ils n'ont pas à venir chez nous"

De leur côté, les chasseurs ont déjà réagi, estimant qu'il relevait de la responsabilité de l'association de clôturer son terrain pour éviter de tels incidents. Tom Arthus-Bertrand assure avoir fait le nécessaire.

"Notre parcelle est clôturée, sauf que les clôtures sont un peu plus basses pour laisser les animaux passer", explique-t-il, ajoutant que les chiens de chasse peuvent, de fait, passer au-dessus de la clôture eux aussi. Il refuse cependant de porter la responsabilité, précisant que "rien ne m'oblige à clôturer toute ma parcelle, rien ne m’oblige à mettre des grillages partout. Et même aux yeux de la loi, aujourd’hui, on n’est pas forcément obligé de le faire."

Il dénonce par ailleurs l'attitude des chasseurs, qui sont selon lui bien au courant de la présence des animaux dans cette réserve naturelle. "Quand ils viennent chercher leurs chiens, ils ne s’excusent pas vraiment, ils sont tellement habitués", déplore-t-il, ajoutant que si l'interdiction de la chasse à courre n'est pas encore sur la table, il demande au moins de la part des chasseurs "le respect de la propriété".

"Ils n'ont pas à venir chez nous", martèle-t-il, rappelant qu'un arrêté municipal et ministériel interdit à la chasse à courre "de s'approcher à moins de 400 mètres des habitations", d'autant que l'association se bat depuis plusieurs années pour que les animaux "comprennent" que leur terrain est "un refuge".

L'association demande l'interdiction de la chasse à courre

Outre ce respect de la propriété, l'association aimerait également voir l'interdiction de la chasse pendant la période du brame, "à peu près du 15 septembre au 15 octobre", soit une période où les cervidés sont plus facilement repérables en forêt.

Et l'association aimerait bien entendu voir la chasse à courre interdite d'ici 2030. "Aujourd’hui, la chasse à courre, quand on voit les moyens et le peu de cerfs qu’ils tuent, ça n’a aucun sens", réfutant l'argument selon lequel ce type de chasse participerait à la régulation de la population d'animaux. Selon Tom Arthus-Bertrand, la chasse à courre représente seulement "1% à peu près de la régulation en France".

Le militant a lancé, avec l'association, une pétition afin de "mieux cohabiter et respecter la faune sauvage en mettant fin à cette pratique archaïque et incontrôlable que peu de personnes souhaitent voir perdurer aujourd'hui". La pétition a déjà recueilli plus de 29.000 signatures.

Laurène Rocheteau