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Boulogne-Billancourt: la patinoire menacée de fermeture, la mairie serre la vis sur ses subventions sportives

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Face à cette intention de fermer la patinoire, une pétition a été lancée et a récolté plus de 10.000 signatures en l'espace de quelques jours.

La rumeur circulait depuis peu… Elle est désormais concrétisée. Ce mardi 14 mai, la mairie de Boulogne-Billancourt a confirmé sa volonté de fermer sa patinoire d'ici la fin de la saison.

Dans un communiqué de presse, le maire (LR) Pierre-Christophe Baguet explique que l'entretien et la rénovation du bâtiment, vieux et relativement vétuste, est trop dispendieux pour la municipalité.

"Un énorme choc"

L'annonce a tout d'un crève-cœur pour les Boulonnais, et plus particulièrement pour les 1.200 adhérents des différents clubs de hockey ou de patinage domiciliés au complexe de l'avenue André Morizet.

"On a du mal à y croire. À la patinoire il y a une mixité sociale qui est folle et un mélange des âges, des classes de population… Donc ça touche vraiment tout le monde", se désole ce Boulonnais habillé aux couleurs de la division hockey de l'ACBB.

Ici, des futurs professionnels et champions de hockey ou de patinage sont formés, à l'instar de Faustine, âgée de 14 ans, qui passe 13 heures sur la glace de la patinoire municipale de Boulogne chaque semaine.

"C'est un énorme choc parce qu'on savait que des patinoires fermaient un peu dans toute la France, mais là de l'entendre comme ça et d'avoir la menace qui pèse directement sur nous, de manière aussi brutale, c'est vraiment un choc", lâche l'adolescente au micro de BFM Paris Île-de-France.

L'opposition tacle un manque de transparence

Pour ces futurs professionnels, la potentielle fermeture a des conséquences pour toute la famille, comme pour celle de la petite Émilie et de sa mère. "Le hockey c'est un peu tout ce que j'ai en dehors du collège. Je n'aurai plus rien à faire", assure la jeune fille. "Si la patinoire ferme, plus de classe sport-études, ou alors on déménage. C'est un gros choix de vie quand même, donc on aimerait bien qu'elle ne ferme pas!", ajoute sa mère.

Si la ville de Boulogne-Billancourt est l'une des communes les plus riches de France, la mairie met en avant dans son communiqué des raisons économiques et écologiques. Du côté de l'opposition, un manque de transparence de la municipalité est toutefois dénoncé.

"Aujourd'hui, la réfrigération pour faire de la glace permet le chauffage de l'eau. La chaleur de la piscine est à 100% pourvu par le refroidissement de la patinoire. Alors, à ce compte-là, on va aussi fermer la piscine! Ce sera aussi une question écologique!", estime, non sans ironie, Judith Shan, conseillère municipale d'opposition (PS).

Boulogne revoit ses subventions, et fait face à une pétition

La polémique qui entoure la possible fermeture de la patinoire de Boulogne-Billancourt s'inscrit dans le cadre plus large d'un budget resserré pour les subventions sportives.

Au-delà de la glace boulonnaise, la mairie a aussi décidé de mettre fin aux subventions accordées aux Metropolitans 92, le club de basketball mêlant les villes de Boulogne et de Levallois ayant notamment vu passer le prodige des Spurs, Victor Wembanyama. Le résultat pour l'ancienne franchise de "Wemby" est sans appel: les Mets 92, selon toute vraisemblance, vont disparaître.

Avec ses choix, la ville de Boulogne souhaite maintenir un budget du "sport pour tous", estimé à un montant de 28,2 millions d'euros en 2024, en misant davantage sur l'Atheltic Club de Boulogne-Billancourt, plus connu sous l'acronyme ACBB, et qui comporte aussi une section basket.

Dans son communiqué de presse, la municipalité explique que la fermeture de la patinoire ainsi que l'arrêt des subventions accordées aux Mets 92 permettent à la ville d'économiser de l'argent, face notamment à des "coûts de fonctionnement croissants".

En ce qui concerne la patinoire, la décision doit encore être entérinée en conseil municipal. D'ici là, une pétition lancée en ligne a pour ambition de faire changer la donne grâce à la pression populaire. Créée le lundi 13 mai, cette pétition a d'ores et déjà rassemblé plus de 11.000 signatures.

B. de Guglielmo, D. Tsimba, C. Berthod, Z. Douley, avec A. Lalemant