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Paris Île-de-France

Bébé secoué à Paris: huit ans de prison ferme requis à l'encontre d'une nourrice

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En mai 2019, la nourrice avait contacté les secours assurant qu'un enfant qu'elle gardait était dans le coma après s'être mis à vomir au réveil de sa sieste. Le nourrisson était mort le lendemain matin.

Huit ans de prison ferme ont été requis à l'encontre d'une nourrice de 63 ans ce jeudi après avoir été jugée lundi devant la cour d'assises de Paris. Elle est accusée d'avoir secoué un nourrisson de huit mois, décédé le lendemain des blessures internes.

"Nous savons, parce que le corps d'Augustin a parlé, qu'il a subi des secouements. Nous savons qu'elle (la nourrice, NDLR) a pris l'enfant, et qu'elle l'a secoué", a soutenu l'avocat général Philippe Courroye lors de son réquisitoire jeudi, s'appuyant selon lui sur les "certitudes" à la fois "chronologiques" mais également "médicales" présentes dans le dossier.

Un discours "incohérent" et "paniqué"

La nourrice de 63 ans, recrutée en janvier 2019 par la famille et un couple de voisins résidant dans le même immeuble parisien, est poursuivie pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de moins de 15 ans.

Le 22 mai 2019 à 11h58, la femme, qui s'occupe des deux nourrissons au domicile de la victime, contacte les secours. Dans un discours décrit par la médecin régulateur comme "incohérent" et "paniqué", elle assure qu'Augustin aurait vomi au réveil de sa sieste et serait désormais dans le coma. Transporté d'urgence à l'hôpital, le nourrisson décède le lendemain matin.

Les différentes expertises médicales menées sur place puis après le décès de la victime attestent d'une "compatibilité" des blessures du nourrisson avec un syndrome du bébé secoué.

Le "bénéfice du doute"

À la barre, l'accusée a cependant de nouveau nié les faits. "Je ne peux pas dire quelque chose que je n'ai pas fait", a-t-elle succinctement déclaré.

Lors de précédentes auditions, elle avait décrit un enfant au comportement inhabituel, en pleurs, et particulièrement agité le jour des faits. L'accusée avait également évoqué un comportement suspect du père de la victime, et redirigé la faute vers le couple et une chute intervenue sous leur surveillance plusieurs jours auparavant.

"Je ne suis pas sûr de la théorie du bébé secoué, comme je ne suis pas sûr de l'inverse", a argumenté son avocat, maître Bernard Benaiem.

Il a plaidé l'acquittement de sa cliente au "bénéfice du doute" qui subsiste selon lui, tant sur la nature des faits responsables de la mort du nourrisson, que sur la datation de ces derniers.

N.A. avec AFP