Bébé secoué à Montrouge: une assistante maternelle condamnée à sept ans de prison en appel

(Photo d'illustration) - AFP
La cour d'assises d'appel des Yvelines a condamné ce mardi 11 juin à sept ans d'emprisonnement une ancienne assistante maternelle accusée d'avoir provoqué la mort d'un bébé dont elle avait la garde, et qui avait été acquittée en première instance.
Cette ex-nourrice comparaissait pour homicide involontaire sur Augustin, 10 mois, qu'elle gardait chez elle à Montrouge et qui avait été hospitalisé dans le coma en novembre 2015 à la suite d'importantes lésions.
Un hématome sous-dural a été identifié comme étant la cause du décès du nourrisson, 17 jours après son hospitalisation. Conjugué à l'hémorragie rétinienne également constatée, il a permis aux différents experts de déterminer qu'Augustin était mort du syndrome du bébé secoué.
La cour a estimé que les "conclusions concordantes" des autopsies et des expertises médicales incriminaient cette femme de 63 ans. Elle a également relevé "les zones d'ombre et les incohérences des propos" de l'accusée au sujet du déroulement de la journée lors de laquelle les lésions d'Augustin ont été constatées.
"Mes clients sont heureux d'avoir tenu la promesse qu'ils avaient faite à Augustin", a réagi l'avocate de la famille, Sylvie Vernassière. "Après neuf ans, ils ont du mal à croire qu'ils peuvent enfin obtenir justice", a-t-elle ajouté.
Acquittée en première instance
La cour d'assises des Hauts-de-Seine avait prononcé, en décembre 2022, un acquittement au bénéfice du doute, estimant que la datation des faits ne pouvait être déterminée "de manière certaine". Le parquet général de Versailles avait fait appel de cette décision, conduisant à la tenue d'un nouveau procès.
L'avocat général David Sénat avait requis 10 ans de réclusion criminelle, soit le double de la peine demandée par le parquet en première instance. L'accusée "avait les moyens, le temps, le cadre, les raisons et aussi le tempérament pour exercer des violences fortes sur Augustin", a-t-il affirmé dans son réquisitoire.
"Le doute ce n'est pas le complotisme", avait pour sa part plaidé Noémie Sadi-Cottier, l'un des conseils de l'ex-nourrice. "C'est le questionnement nécessaire qui fonde les grands principes judiciaires que vous portez aujourd'hui", avait-elle poursuivi, s'adressant à la cour.
"Quand on n'est pas absolument sûr, il faut avoir le courage de l'acquittement, même dans l'adversité", avait affirmé l'avocate.