Balles dans une chambre d'enfant, fast-food visé... Ce que l'on sait des coups de feu survenus à Guyancourt

Le passager d'un scooter avait ouvert le feu, mercredi 3 avril, à Guyancourt. Le tireur et le pilote sont toujours en fuite. Des impacts ont été retrouvés dans un fast-food et derrière un immeuble.

Des coups de feu à la mitraillette. Ce mercredi 3 avril, dans la soirée, le passager d'un scooter a ouvert le feu au niveau de la place du Marché et de l'allée du Commerce à Guyancourt (Yvelines). Le conducteur du véhicule et le tireur sont toujours en fuite.

• Un fast-food et un immeuble avoisinant endommagés

Les faits se sont produits aux alentours de 21h40. Selon une source policière auprès de BFM Paris Île-de-France, les enquêteurs ont retrouvé 25 étuis de munitions de calibre 45.

La scène a été filmée par un voisin. Les premiers éléments de l'enquête indiquent que les deux individus en scooter visaient un fast-food, le BFC78, situé place du Marché. Aucun blessé n'est à déplorer mais deux impacts de balles ont touché la vitre de l'établissement.

Les auteurs ont également visé une caméra de vidéosurveillance de la ville, située face au restaurant. Les deux balles ont terminé dans la fenêtre de l'immeuble situé derrière. La chambre de deux filles en bas âge a été touchée.

• Les enfants sous le choc

Si les balles n'ont touché aucune des personnes résidant dans l'appartement, ses occupants, et notamment les enfants concernés, sont sous le choc.

"C'est inquiétant. On se dit que même chez nous, on n'est plus à l'abri. Au moment d'entrer dans la chambre, mes enfants m'ont dit 'Maman, on n'arrive plus à respirer. La chambre est bizarre'. Il y avait de la poudre et un peu de fumée. Je toussais parce que j'avais mal à la gorge", détaille Aissatou, la mère des enfants, à BFMTV.

"Ma fille est rentrée la première dans la chambre, elle est traumatisée. Elle n'a pas dormi de la nuit, elle s'est collée à moi. Elle ne veut plus retourner dans sa chambre", témoigne-t-elle.

Tout comme Aissatou, d'autres habitants de l'immeuble sont marqués par cet évènement. "Avant, la violence se manifestait avec des jets de projectiles ou des mortiers. Maintenant, ça a pris de l'ampleur avec des mitraillettes. Cela devient fréquent, on ne sait pas où on peut aller", renchérit Kevin, un habitant de l'immeuble.

"Une balle perdue est vite arrivée. On subit, je vais tout faire pour qu'on s'éloigne et mettre ma fille en sécurité", ajoute-t-il.

• Un quartier connu pour être un point de deal

Le quartier du Pont du Routoir, lieu où s'est déroulée la scène, est connu pour être un point de deal. Le fast-food visé est d'ailleurs fermé depuis plusieurs jours. Les forces de l'ordre soupçonnent un lien avec les trafics de stupéfiants, confie une source policière à BFM Paris Île-de-France.

La semaine avant ces tirs, une opération Place Nette avait d'ailleurs eu lieu sur place pour tenter d''endiguer les trafics de stupéfiants.

"On craignait que ce soit l'occasion pour certains d'essayer de récupérer le terrain (...) On se dit qu'un one shot n'est pas suffisant, il faut assurer un "service après vente" une fois que l'on a effectué ce type d'opérations", résume François Morton, le maire de Guyancourt, au micro de BFM Paris Île-de-France.

Ce jeudi 4 avril, la Direction interdépartementale de la Police nationale (DIPN) des Yvelines, ainsi que la préfecture, ont déployé des effectifs de police sur place pour sécuriser les lieux et rassurer les habitants. Au total, une vingtaine de policiers supplémentaires se sont rendus sur place.

• Aucune interpellation

Deux jours après les faits, les auteurs des faits n'ont pas été retrouvés. Les images de la vidéosurveillance permettent de distinguer deux individus sur un scooter, mais leur port du casque n'a pas permis leur identification pour le moment.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Versailles et a été confiée à la Division de la criminalité territoriale des Yvelines (DCT).

Maxime Cliet Ruzza, Milan Busignies