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Paris Île-de-France

Bagnolet: après des intrusions et des menaces, 59 professeurs d'un lycée exercent leur droit de retrait

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Le lycée Eugène Henaff à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) a été victime de deux intrusions mardi et mercredi et des menaces ont été proférées à l'encontre d'un professeur.

Les enseignants et les élèves du lycée Eugène Henaff à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) sont inquiets. Mardi en fin de matinée, un homme, manifestement en état d'ébriété, s'est introduit dans l'établissement.

Il a réussi à monter jusqu'au deuxième étage du lycée et s'est introduit dans une salle de classe. Une fois à l'intérieur, il s'en est pris à un professeur qui donnait cours à ses élèves et l'a menacé. "Tu t'es déjà pris une baffe qui t'arrache la tête?", lui a-t-il dit, ajoutant: "Je ne vais pas te faire une Samuel Paty".

L'affaire ne s'arrête pas là. Le jour d'après, mercredi, trois autres hommes sont entrés au sein de l'établissement, dans le parking. La direction du lycée les a interceptés et les forces de l'ordre sont intervenues.

Droit de retrait

Ces deux intrusions en très peu de temps posent question, notamment chez les professeurs. Selon les informations de BFM Paris Ile-de-France, 59 ont décidé d'exercer leur droit de retrait. Par conséquent, de nombreux cours ont été annulés.

"Dès mercredi, il a commencé à y avoir des cours annulés et jeudi c'était la totale, tout le monde a exercé son droit de retrait", explique Hamza, élève dans le lycée.

Les professeurs ne sont d'ailleurs pas les seuls à s'interroger sur les conditions de sécurité dans l'établissement. "Je trouve que la sécurité du lycée n'est pas folle. Ils ont réussi à entrer dans le lycée par-derrière et moi je n'ai jamais vu de caméra à ce niveau-là. En vrai, ça n'est pas sécurisé", estime Sarah, elle aussi élève.

"Un acte grave"

Une réunion entre la direction et les professeurs a eu lieu ce vendredi vers 15h30 dans l'établissement. Le personnel enseignant a aussi signé deux courriers, l'un pour la région Île-de-France, l'autre pour le rectorat de l'académie de Créteil.

Contacté, le rectorat s'est dit "en soutien" de l'établissement et de ses professeurs. "Une intrusion c'est inacceptable, cela reste un acte grave et nous le condamnons", a-t-il souligné.

Par Maxime Cliet Ruzza