Avion repeint en vert à Roissy en 2021: 700 à 1.200 euros d'amendes pour neuf militants écologistes

Des militants de Greenpeace ont partiellement repeint en vert un avion à l'aéroport de Roissy pour dénoncer le "greenwashing du gouvernement" le 5 mars 2021. - Alain JOCARD
Neuf militants écologistes de Greenpeace ont été condamnés ce jeudi 22 février par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à des amendes de 700 à 1.200 euros pour avoir partiellement repeint en vert un avion d'Air France à Roissy en 2021.
Une seule des neufs prévenus, âgés de 22 à 59 ans, était présente à la lecture de la décision, sensiblement conforme aux réquisitions du procureur en répression des infractions de dégradation et entrave à la navigation d'aéronef qui leur étaient reprochées.
A ces amendes, modulées selon les éventuelles condamnations antérieures des prévenus pour d'autres opérations, le tribunal a également condamné l'ensemble du groupe à une interdiction de paraître aux aéroports de Roissy et du Bourget pendant trois ans.
Huit des neuf prévenus ont par ailleurs aussi été condamnés à 100 euros d'amende pour avoir refusé de se soumettre aux prélèvements ADN lors de leur garde à vue.
Des militants "qui agissent en responsabilité face à l'urgence climatique"
Conseil des neufs membres de Greenpeace, Me Marie Dosé a annoncé envisager de faire appel du jugement.
"Les poursuites judiciaires ne sauraient être utilisées pour museler des militants qui agissent en responsabilité face à l'urgence climatique", a-t-elle réagi dans un communiqué.
Le 5 mars 2021, ces membres de l'ONG avaient escaladé le grillage du tarmac de Roissy-Charles-de-Gaulle puis partiellement repeint en vert un Boeing 777-200 d'Air France qui y stationnait.
Une dizaine de minutes après leur effraction, ils avaient été interpellés par la gendarmerie des transports aériens (GTA), chargée de sécuriser les pistes de l'aéroport.
60.000 euros de préjudice pour Air France
Les militants comptaient par cette action dénoncer le "greenwashing" (ou écoblanchiment) du gouvernement sur les enjeux environnementaux autour du trafic aérien.
Questionnée par le président du tribunal lors de l'audience, le 8 février, une des prévenus avait souligné qu'il ne leur plaisait "pas de commettre des infractions pour dénoncer les problèmes publics comme le changement climatique mais il se trouve qu'on n'est pas entendu".
Air France avait chiffré son préjudice à 60.000 euros, intégralement pris en charge par son assurance. Ayant tous reconnu les faits à l'audience, chacun des neuf prévenus a également été condamné à verser un euro symbolique à Air France et à Aéroports de Paris (ADP), au titre du préjudice d'image.