Aubervilliers: face au manque de main d'œuvre, une école pour former les gardiens d'immeuble

Douze apprentis gardiens sont en train de réaliser une formation de dix mois qui doit déboucher sur un CAP. 80 gardiens sont activement recherchés à Aubervilliers.

"Avec le temps, on connaît tout le monde." Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, manque cruellement de gardiens d'immeuble, 80 sont actuellement recherchés. Pour répondre à ce manque de main d'œuvre, la ville a inauguré sa première école pour former à ce métier.

Pendant dix mois de formation, les 12 stagiaires la première promotion de l'école apprennent les rouages du métier. Avec pour objectif: décrocher le CAP lors du concours de décembre prochain.

"On rend service"

En attendant, les apprentis gardiens continuent leur apprentissage qui passe parfois par des exercices grandeur nature. Foudhil a par exemple dû gérer une résidente rencontrant des problèmes avec le robinet de la cuisine de son logement. Pour faire face à ce genre de situation, le mot d'ordre est toujours le même: aider les autres.

"On côtoie les gens, on rend service aux locataires. Avec le temps, on connaît tout le monde. Chaque nom, appartement. J'ai hâte de commencer", témoigne Foudhil au micro de BFM Paris Île-de-France.

L'apprenti gardien est formé par Adhé-Moïse, qui gère 1700 logements et est constamment sollicité. "Je suis entre la direction et les locataires, je suis au milieu", rigole-t-il, résumant parfaitement le métier de gardien.

80 gardiens recherchés

Des salariés comme Adhé-Moïse, l'Office pour l'habitat (OPH) d'Aubervilliers en recherche pour s'occuper de ses 8000 logements.

"La loi fait obligation d'avoir un gardien pour son logement et le problème c'est qu'on a eu beaucoup de départs à la retraite. Donc aujourd'hui, on n'est pas à 80 et il est impérieux pour nous d'arriver au fameux 80", explique Jean-Baptiste Paturet, directeur général de l'OPH d'Aubervilliers.

Le chantier de réinsertion "école de gardiens" a été lancé en 2009 dans les Hauts-de-Seine par l'association PoleS. "Aujourd'hui, les gardiens d'immeuble diplômés sont assez recherchés sur le marché du travail. Ils peuvent être embauchés par l'OPH ou choisir d'aller travailler chez d'autres bailleurs sociaux", détaille Louisa Cherifi, responsable de la formation et directrice du GES PolS.

Depuis son lancement, 200 gardiens ont été formés avec un taux d'emploi de 80%.

Chloé Berthod et Bettina de Guglielmo avec Marine Langlois