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Paris Île-de-France

Attentat de la rue Copernic en 1980: perpétuité requise contre Hassan Diab, seul accusé

Portraits robots de l'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic réalisés en 1980

Portraits robots de l'auteur présumé de l'attentat de la rue Copernic réalisés en 1980 - AFP

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre du Libano-Canadien Hassan Diab, l'unique accusé pour l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, il y a près de 43 ans.

Dénouement à venir dans l'affaire de l'attentat de la rue Copernic. 43 ans après les faits, l'unique suspect dans cette affaire a été jugé, en son absence, coupable. L'universitaire de 69 ans est "sans aucun doute possible" l'auteur de cet "odieux attentat" commis le 3 octobre 1980, ont estimé les avocats généraux.

Hassan Diab, qui clame son innocence, avait bénéficié dans un premier temps d'un non-lieu dans ce dossier et était reparti libre en 2018 au Canada. Ce non-lieu avait été infirmé trois ans plus tard, renvoyant l'ancien professeur de sociologie devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Les représentants du Pnat ont démarré leur réquisitoire à deux voix en disant leur "intime conviction" de la culpabilité de Hassan Diab. Ils l'ont terminé cinq heures plus tard en requérant "la peine la plus lourde" prévue en France, assortie d'un mandat d'arrêt.

4 morts et 46 blessés

Le 3 octobre 1980, vers 18H35, l'explosion de la bombe posée sur une moto à proximité de la synagogue de la rue Copernic, dans le 16e arrondissement de Paris, a tué quatre personnes - un étudiant qui passait à moto, un chauffeur privé, une journaliste israélienne en vacances et un voisin - et en a blessé 46 autres.

Une photo prise le 4 octobre 1980, après l'explosion d'une bombe rue Copernic, à Paris.
Une photo prise le 4 octobre 1980, après l'explosion d'une bombe rue Copernic, à Paris. © Jean-Claude Delmas - AFP

Cette attaque meurtrière, qui visait pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale la communauté juive de France, a été attribuée par les enquêteurs au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe dissident du FPLP.

Seul mis en cause au terme d'une des plus longues procédures de l'antiterrorisme française, Hassan Diab est jugé par défaut depuis le 3 avril pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste.

Une absence remarquée

Comme au premier jour de l'audience, l'accusation a vilipendé la "lâcheté" de l'absence de l'ancien professeur de sociologie, "cynique" et "calculée", "une infamie" faite à la cour et aux victimes selon les avocats généraux.

Ce sont des renseignements qui avaient désigné Hassan Diab en 1999, soit dix-huit ans après les faits, comme celui ayant confectionné l'engin explosif et chargé sur la moto les dix kilos de pentrite qui ont explosé devant la synagogue.

Croquis d'audience au premier jour du procès de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, le 3 avril 2023 à la cour d'assises spéciale de Paris
Croquis d'audience au premier jour du procès de l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, le 3 avril 2023 à la cour d'assises spéciale de Paris © Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

L'existence d'un élément central de l'accusation venait d'être révélée: le passeport libanais de Hassan Diab avait été saisi en 1981 à Rome sur un membre présumé du FPLP-OS, avec des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne, pays d'où serait parti le commando, à des dates entourant l'attentat.

Hassan Diab a toujours affirmé avoir perdu ce passeport authentique et qu'il ne pouvait être à Paris ou en Espagne au moment des faits puisqu'il passait ses examens à l'université de Beyrouth. La défense plaidera l'acquittement ce jeudi après-midi alors que le verdict est attendu vendredi en fin de journée.

L.K avec AFP