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Paris Île-de-France

73.000 couples en moyenne chaque année: les Franciliens plus modestes se séparent davantage, selon une étude

Un couple en crise (illustration)

Un couple en crise (illustration) - Fotolia

Parmi les 76.300 couples franciliens qui se séparent chaque année en moyenne, les ménages les plus modestes sont les plus touchés, selon une étude de l’Insee publiée jeudi 10 juillet.

Les couples modestes sont ceux qui se séparent le plus en Île-de-France. C’est ce que conclut une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (l'Insee) publiée ce jeudi 10 juillet.

Entre 2020 et 2024, ce sont 2,7% des couples franciliens, liés par un mariage ou un pacte civil de solidarité (Pacs) – soit environ 76.300 couples – qui se sont séparés. Près de la moitié des séparations concernent les ménages modestes et très modestes, c’est-à-dire ceux dont le revenu annuel est inférieur à 24.000 euros, selon l’Insee.

Les données révèlent que 3,3% des couples modestes et 3,1% des plus modestes mettent fin à leur union, contre seulement 1,9% des couples les plus aisés (ayant un revenu supérieur ou égal à 41.900 euros). Ce constat se retrouve également parmi les unions libres sans démarche contractuelle: là encore, les séparations touchent 14% des plus modestes, contre seulement 8% des plus aisés, affirme l’étude.

Évolution du niveau de vie annuel médian avant et après la séparation selon le type de séparation et la catégorie de niveau de vie
Évolution du niveau de vie annuel médian avant et après la séparation selon le type de séparation et la catégorie de niveau de vie © L'Insee

Un choc financier plus dur pour les plus aisés

Fait surprenant, ce sont les ménages les plus aisés qui subissent les plus fortes pertes financières après une séparation, contrairement aux autres catégories sociales, moins touchées.

En moyenne le niveau de vie médian diminue de 10,5% chez les Franciliens l’année suivant la séparation– passant de 24.900 euros à 22.200 euros–, Mais chez les plus aisés, la baisse atteint jusqu’à 21%. À l’inverse, les plus modestes voient leur niveau de vie médian légèrement augmenter, passant de 13.000 euros à 13.800 euros par an l’année suivante.

Évolution du niveau de vie annuel médian avant et après la séparation selon la catégorie de niveau de vie
Évolution du niveau de vie annuel médian avant et après la séparation selon la catégorie de niveau de vie © L'Insee

L’Insee constate que la moitié des personnes appartenant "aux catégories intermédiaires à très aisées" sont les premiers perdants, avec une catégorie de revenu "inférieure à celle initiale". Une baisse qui, néanmoins, est moins marquée chez ceux issus d’une union libre, contrairement aux plus modestes, précise l’Insee.

Les femmes, grandes perdantes après une séparation

Si les catégories sociales diffèrent quant aux retombées économiques de la séparation, l’Insee souligne un aspect commun: la situation financière des femmes est systématiquement moins favorable que celle des hommes, quelle que soit leur catégorie de niveau de vie initiale.

Les plus modestes, les femmes voient leur revenu annuel n’augmenter que de 400 euros après une séparation, contre 1.400 euros chez les hommes. Dans les autres catégories, les femmes subissent une perte de revenu allant de 11% à 29%, contre seulement 2% à 12% pour les hommes. Cela représente une perte annuelle de 15.100 euros pour les femmes, contre 6.400 euros pour leurs homologues masculins.

Selon l’Insee, cela s’explique par le fait que "les femmes ont souvent des salaires moins élevés que leurs conjoints et ont plus souvent la garde des enfants lors d’une séparation", ce que les pensions alimentaires et les prestations sociales peinent à compenser.

À cela s’ajoute des écarts de salaire qui "ont tendance à s’accentuer avec le niveau de vie en faveur des hommes. Ainsi, plus le niveau de vie est élevé, moins la femme contribue aux revenus du ménage", conclut l’Insee.

Alexandre Simoes