2/3 des trains et RER, 50% des métros... La climatisation progresse dans les transports franciliens avec de fortes disparités

Les usagers des transports en commun franciliens souffrent de la chaleur ces derniers jours de canicule. Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités, défend des investissements pour développer la climatisation et la ventilation des métros, des trains et des bus. L'association d'usagers AUT-Fnaut IDF reconnaît des améliorations mais pointe des faiblesses.

Depuis l'épisode caniculaire qui a démarré ce vendredi 27 juin en France et notamment en Île-de-France, les usagers des transports en commun souffrent de la chaleur. Ces derniers jours, plusieurs malaises de voyageurs ont été répertoriés sur les lignes de métro, de bus, de transilien et de RER.

Pourtant, la climatisation et la ventilation à froid des transports collectifs franciliens progressent. "Depuis 2016, tous les nouveaux matériels roulants (bus, trains, métros…), neufs ou rénovés, sont et seront équipés de systèmes de régulation de l’air, que ce soit la climatisation ou la ventilation réfrigérée", assure Île-de-France Mobilités auprès de BFMTV.com ce mardi 1er juillet.

Tous les métros ventilés d'ici à 2035

Selon les données de l'autorité régulatrice présidée par Valérie Pécresse, près de 60% des bus et cars sont climatisés en juin 2025. Les deux-tiers des trains et RER sont climatisés ou équipés de ventilation réfrigéré. 50% des métros en circulation sont équipés de ventilation réfrigérée et ils le seront tous à l'horizon 2035. Les tramways sont climatisés à 100% hors les dernières rames les plus anciennes de la ligne T1.

Pour l'association francilienne des usagers des transports en commun (AUT/Fnaut IDF), des progrès ont été réalisés depuis une quinzaine d'années mais inégalement répartis.

"La situation est satisfaisante sur les tramways, la situation s'est bien améliorée sur les trains à quelques exceptions comme la P jusqu'à Château-Thierry ou la U derrière La Défense. Sur le RER, ce n'est pas encore satisfaisant", décrit le président de l'association Marc Pélissier, interrogé par BFMTV.com.

La ligne B du RER pose question

Si la ligne A du RER est plutôt bien servie, les autres laissent à désirer. "Ça va mieux sur la E avec une moitié de nouveaux trains, mais en revanche sur la D, il y en a encore trop peu. Le C tourne autour de 30% de nouveaux trains sans perspective avant 2032-2033. Enfin, la B comprend en théorie des trains rénovés mais il y a un vrai problème de fiabilité de la ventilation réfrigérée", ajoute le représentant des usagers.

L'association déplore également une efficacité faible de la ventilation sur deux lignes de métro que sont la 1 et la 4.

Enfin, sur les bus, l'AUT/Fnaut salue les efforts pour le renouvellement des flottes datant d'il y a moins de dix ans mais considère que les disparités sont énormes entre le réseau RATP et les opérateurs des lignes de bus en grande couronne.

L'association souhaite désormais des clauses aux contrats d'exploitation exigeant des transporteurs une efficacité des systèmes de refroidissement dont l'efficacité est remise en question. "Si ça fonctionne, cela doit garantir aux usagers d'avoir au moins cinq degrés de moins dans les transports par rapport à la température extérieure, quand ça ne fonctionne pas, c'est cinq degrés de plus que l'on ressent".

Impossible de tout climatiser

Île-de-France Mobilités nous indique ne pas être en mesure de climatiser tout le matériel roulant. "En fonction des contraintes, nous choisissons l’option de réfrigération la plus adaptée aux conditions de circulation et techniques pour chaque matériel roulant, qui évolue dans un environnement spécifique", nous explique l'autorité.

Inenvisageable par exemple de climatiser des espaces souterrains tels que le métro. "[Cela] peut créer un risque de surchauffe dans les tunnels en raison du faible espace entre la voûte et le toit du métro, pouvant entraîner des perturbations importantes au bon déroulement du trafic", ajoute IDFM qui y voit d'ailleurs une solution plus sobre en consommation d'énergie.

Florent Bascoul