Cyclone à Mayotte: militaires, pont aérien et maritime... Le dispositif de l'armée renforcé

Emmanuel Macron doit conclure vendredi sa visite à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, par une réunion de crise en visioconférence pour dicter au gouvernement "les actions utiles à prendre". Selon un dernier bilan amené à s'alourdir encore, 31 morts et quelque 2.500 blessés ont été officiellement recensés.
L'urgence pour les Mahorais, ce sont "les soins, la reconstruction, l'eau et la nourriture", a déclaré jeudi le président de la République, qui a fixé comme objectif d'acheminer de vivres dans toutes les communes touchées "d'ici dimanche au plus tard".
Pour faire face à cette situation dramatique, Sébastien Lecornu a annoncé vendredi matin que le dispositif militaire "continu[ait] de se renforcer".
"Près de 800 militaires sont sur place et davantage arriveront dans les jours à venir. Le pont aérien et maritime se densifie encore", écrit le ministre démissionnaire des Armées dans un message posté sur X.
Concrètement, deux types d'avions de transport militaire vont être utilisés. Un A400M effectue jusqu'à quatre rotations quotidiennes, en attendant l'arrivée d'un second appareil similaire, tandis qu'un Casa réalise deux aller-retour par jour. Au total, ces opérations doivent permettent "l'acheminement de 50 à 60 tonnes de fret".
Par voie maritime, "le Champlain est le premier navire à avoir accosté au port de Longoni, apportant 80 tonnes de vivres dont de l’eau potable", ajoute Sébastien Lecornu, évoquant la mise en place d'une tour de contrôle qui "sera opérationnelle aujourd'hui".
Une "loi spéciale" promise par Macron pour rebâtir
Une centaine d'évacuations sanitaires ont été effectuées depuis le 16 décembre, selon le ministère de l'Intérieur.
"On a envoyé la force militaire pour déblayer les routes", "tout va être distribué", a assuré Emmanuel Macron, reconnaissant qu'il fallait "mieux informer" car l'absence d'information "crée de l'angoisse". Pour le rétablissement des lignes téléphoniques, "ça va prendre du temps", mais "on va mettre des systèmes satellitaires", a-t-il promis.
"Mettre fin" aux bidonvilles et "supprimer" ces habitats "indignes" et "dangereux", c'est l'un des objectifs de la "loi spéciale" promise par le président pour "rebâtir" Mayotte avec des procédures facilitées. Le Premier ministre François Bayrou a lui fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.
À moyen terme, le président a aussi dit vouloir "renforcer la lutte contre l'immigration clandestine" en augmentant, jusqu'à presque doubler, le nombre de reconduites à la frontière, qui était de 22.000 en 2023.
Le chef de l'État a fixé à lundi 23 décembre la journée de "deuil national" en solidarité avec Mayotte, avec drapeaux en berne et minute de silence partout en France à la mi-journée.