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Aude: face à la sécheresse, un maire "obligé de couper l'eau de 14 heures à 6 heures"

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Confrontée à un important déficit de pluie dans la région depuis deux ans, la commune de Durban-Corbières a pris la décision de couper l'eau du robinet pendant les deux tiers de la journée.

Voilà près d'un mois que les habitants de Durban-Corbières, une petite commune de l'Aude à une quarantaine de kilomètres au nord de Perpignan, peuvent utiliser de l'eau du robinet pendant seulement huit heures par jour.

Leur maire, Alain Laborde, a pris cette mesure drastique, depuis le 15 juillet dernier, en réaction au niveau extrême de sécheresse dans la région.

"Les nappes phréatiques sont au plus bas et nous n'avons pas assez d'eau dans le village pour alimenter la population", a-t-il expliqué sur BFMTV.

Avant d'ajouter: "On est obligé de couper l'eau de 14 heures à 6 heures du matin de façon à conserver une certaine hauteur d'eau dans les réservoirs de la commune."

Une décision "pas toujours" comprise

D'après la situation hydrogéologique au 1er juillet dernier, le niveau de la nappe alluviale de l'Aude demeure bas, "la recharge 2023-2024 ayant été déficitaire". Tout comme dans les Pyrénées-Orientales voisines, "conséquence des déficits pluviométriques depuis deux ans".

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À Durban-Corbières, les habitants - plus de 1.000 l'été - doivent donc s'adapter. Chaque matin, trois camions-citernes apportent 90 mètres cube d'eau à la population.

Alors que la piscine municipale a été fermée la semaine dernière, faute d'eau, les restrictions ne sont "pas toujours" bien accueillies par les locaux, selon Alain Laborde. Surtout les professionnels du tourisme qui subissent "un manque à gagner".

"C'est compliqué à expliquer à nos clients, a par exemple confié à France Bleu Alexis Pranovi, gérant d'un café. On a beaucoup de réservations dans les soirs de la semaine qui arrivent, on risque de fermer. On n'a pas de moyen de compensation financière, les assurances ne prennent pas en compte notre perte d'exploitation pour une coupure d'eau dans le village. Et de conclure: "On est dans l'embarras."

Théo Putavy