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Sécheresse: comment récupérer l'eau de pluie qui fait son retour en France?

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Après avoir été privée de pluie pendant plus d'un mois, la France va connaître un retour massif des précipiations à partir de mardi. BFMTV.com fait la liste des meilleurs moyens pour optimiser cette eau.

La pluie doit faire son retour en France à partir de mardi. Des volumes d'eau importants pourraient à ce titre être enregistrés, trop peu cependant pour remplir les nappes phréatiques qui sont à des niveaux particulièrement bas pour la période.

Plusieurs départements particulièrement touchés par la sécheresse actuelle font aujourd'hui l'objet de restrictions d'eau. Dans ce contexte, l'utilisation et le stockage des eaux de pluie peuvent apparaître comme un moyen de préserver ces nappes et de disposer d'une eau gratuite bonne pour de multiples usages et qui ne tombe pas sous le coup des restrictions d'usages qui touchent l'eau courante.

BFMTV.com dresse la liste des usages conseillés et autorisés pour les particuliers ainsi que pour les collectivités.

• Ce que les particuliers peuvent faire

Le principal moyen de collecter l'eau de pluie est d'installer un récupérateur. L'emplacement de cet équipement n'est soumis à aucune restriction mais il est plus efficace de l'installer à proximité d'une gouttière ou d'un endroit d'où s'écoule de l'eau depuis votre toit.

L'usage de l'eau de pluie est toutefois très réglementé. Il est notamment encadré par un arrêté ministériel qui précise que "l'eau de pluie que vous récupérez doit avoir uniquement ruisselé sur une toiture qui n'est pas accessible (sauf pour assurer son entretien et sa maintenance)".

Cette eau peut être en effet contaminée de différentes façons: soit avant même d'avoir ruisselé en étant chargée en pesticides lors de son évaporation et en restant polluée lorsqu'elle retombe sous forme de pluie, soit en captant des métaux ou d'autres éléments microbiologiques (bactéries, moisissures, ...) lors du ruissellement et/ou dans la cuve de stockage.

De fait, il est notamment interdit de boire l'eau de pluie mais aussi de l'utiliser pour un usage alimentaire ou hygiénique (douche, brossage de dents, etc.). Plusieurs autres types d'usages sont toutefois autorisés: l'eau de pluie peut ainsi être employée pour les "usages extérieurs (arrosage de plantes, nettoyage d'un véhicule ou des façades extérieurs d'un logement, etc.), l’alimentation des chasses d’eau et le lavage des sols" mais aussi, "à titre expérimental, le lavage du linge, sous réserve d’un traitement adapté de l’eau de pluie, assurant notamment une désinfection".

En parallèle d'un recours à l'eau de pluie, il est possible de faire des économies d'eau en amont en vérifiant que les canalisations du domicile ne comportent pas de fuites car ces dernières peuvent représenter jusqu'à 20% de la facture d'eau d'un ménage, qui est en moyenne de 146 litres par personne et par jour.

Il est également possible de favoriser la recharge des nappes phréatiques en évitant d'imperméabiliser le sol à l'aide de béton ou de bitume.

• Ce que les collectivités peuvent faire

L'optimisation de l'eau est également possible pour les communes et autres collectivités publiques. En dehors des usages cités plus haut, elles peuvent aussi installer des récupérateurs d'eau en vue d'"usages professionnels et industriels, à l’exception de ceux requérant l’usage d’une eau potable", précise l'arrêté.

L'usage de l'eau de pluie est toutefois interdit à partir des toits "des établissements de santé et des établissements, sociaux et médicaux-sociaux, d'hébergement de personnes âgées". De même pour les "crèches et écoles maternelles et élémentaires".

Sur le plus long terme, les collectivités peuvent optimiser la retombée d'eau de pluie en limitant, là encore, l'imperméabilisation des sols. Elles peuvent aussi favoriser la mise en place d'installations d'écoulement perméables.

Glenn Gillet