Qumeira: "une tempête hivernale très classique"

Vague spectaculaire à Saint-Malo, le 6 février. - -
Avec la tempête hivernale Qumeira, les Bretons ont encore essuyé de forts coups de vents et surtout des inondations, comme à Morlaix, qui s'est réveillée vendredi submergée par les eaux. Si l'accalmie est nette ce vendredi avec une sortie de tous les départements placés vendredi par Météo France en vigilance orange, la recrudescence de ces tempêtes inquiète. BFMTV.com a fait le point sur la situation avec Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France.
Le plus gros de la tempête Qumeira est-il derrière nous?
Oui, la vigilance orange a été levée vendredi. La tempête se dirige actuellement vers le Benelux, en s'éloignant. On avait encore quelques rafales en fin de matinée sur la Picardie, mais effectivement le plus gros est passé. Ça aura été un fort coup de vent assez bref avec des records, comme des vents à 104 km/h relevés vers 6 heures du matin, à la station de Montsouris, à Paris. Il faut remonter à février 2010 et la tempête Xynthia pour relever des valeurs supérieures.
Mais cette tempête hivernale reste très classique, elle n'a rien d'exceptionnel pour la saison. Plus marquant est l'enchaînement depuis le 15 décembre de coups de vent et de dépressions actives.
Quels sont les dégâts provoqués par la tempête?
Le vent fait tomber les arbres, donc il faut éviter de se promener en forêt. D'autant que dans les régions où les sols sont détrempés, le vent les déracine plus facilement. Les projectiles divers, tuiles, tôles, peuvent aussi poser problème.
Souvent, les phénomènes météorologiques arrivent groupés. Les vents forts sont souvent accompagnés par une perturbation très active. A tout ça, il faut ajouter les forts coefficients de marée qui créent des problèmes au long des rivages. D'ailleurs, les coefficients sont descendus, donc même en cas de fortes précipitations les conséquences seront donc, dans l'immédiat, moins importantes. Mais à la mi-février, il faudra à nouveau surveiller ces fortes marées.
Ces fréquentes tempêtes sont-elles le signe d'un changement climatique?
Non, en termes de réchauffement climatique, on ne note pas de tendance particulière comme une augmentation du nombre de tempêtes sur la France. On observe surtout une très grande variabilité d'une année sur l'autre. Ces tempêtes ont toujours existé. Les années 60 ont été par exemple très prolifiques en la matière. Ou plus récemment, février 1990.
Pour l'évolution du climat futur, on a essayé de rechercher si une augmentation du nombre de tempêtes était à craindre. Mais dans les différents scénarios modélisés par le GIEC, qui prévoit une augmentation de la température de quelques degrés, on ne note aucune tendance particulière, ni à la hausse, ni à la baisse. En revanche, ces modèles montrent une recrudescence des tempêtes sur les pays du nord de l'Europe, de l'Ecosse à la Norvège. Mais pas en France.
Il faudra aussi dans les années à venir surveiller des littoraux fragilisés par une hausse du niveau de la mer. Dès qu'il y aura de fortes marées, à coup de vent égal, les côtes seront plus vulnérables.