Un phénomène localisé et très violent: comment s'est formée la tornade qui a fait un mort et plusieurs blessés dans le Val-d'Oise

Un épisode très soudain, violent et localisé. Une partie du Val-d'Oise a été balayée par une violente tornade ce lundi 20 octobre, en fin de journée, faisant un mort, neuf blessés et d'importants dégâts matériels. Si un tel phénomène est très rare en France, toutes les conditions semblaient réunies pour qu'il se produise.
Tout d'abord, le contexte météorologique était ce lundi soir favorable à la formation de ces vents très violents alors qu'une cellule orageuse bien visible, et large de seulement quelques kilomètres, s'est formée dans le secteur de Dreux, en région Centre-Val de Loire aux alentours de 16h30, comme le montrent les images d'animation radar du site Kéraunos.
"Cette cellule s'est formée plusieurs heures plus tôt dans l'ouest du pays, mais s'est réellement renforcée en passant au nord de Dreux vers 16h30. Par la suite, lors de son transit sur les Yvelines, elle conserve une très forte activité puis atteint le Val-d'Oise où elle développe une tornade d'intensité significative", écrit le site spécialisé.

Instabilité de l'air et vents très changeants
On parle dans ce cas précis de supercellule à sommet bas, un orage rotatif dont les nuages ne montent pas très hauts dans le ciel.
À noter aussi d'autres paramètres qui ont favorisé l'apparition de la tornade, comme une forte instabilité de l'air avec des contrastes de températures très marqués entre le sol et les plus hautes couches de l'atmosphère, mais aussi des vents très changeants avec l'altitude.
Au sol, le vent était orienté vers le sud, et plus en altitude en direction de l'ouest, créant ainsi ce qu'on appelle un cisaillement des vents et donc un orage rotatif.
Les images saisissantes des grues au sol dans le Val-d'Oise témoignent de la violence des vents sur le passage de la tornade. Ces dernières sont censées pouvoir résister à des bourrasques de plus de 180km/h.
L'enquête devra déterminer si le vent a bien atteint cette puissance. Si tel était le cas on parlerait alors d'une tornade d'intensité "considérable" EF2, cas rare car selon Kéraunos seules 5% d'entre elles sont recensées comme aussi fortes en France chaque année.