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Intempéries

Inondations: "lente" décrue dans l'Ouest, six départements en vigilance orange crues

Des secouristes transportent des pompes pour accélérer la baisse du niveau de l'eau, dans une rue inondée de Saint-Nicolas-de-Redon, en Ille-et-Vilaine, le 1er février 2025.

Des secouristes transportent des pompes pour accélérer la baisse du niveau de l'eau, dans une rue inondée de Saint-Nicolas-de-Redon, en Ille-et-Vilaine, le 1er février 2025. - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Météo-France maintient en vigilance orange crues l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Loire-Atlantique, l'Eure, le Val-d'Oise et la Somme. Dans les communes de l'Ouest touchées par les inondations, la décrue se poursuit lentement.

A Redon (Ille-et-Vilaine) et dans la "vingtaine" d'autres communes de l'Ouest touchées par les inondations, la décrue se poursuit lentement dimanche matin, au lendemain de l'annonce d'un dispositif de reconnaissance d'état de catastrophe naturelle "accéléré".

Dans son dernier bulletin, Météo-France maintient en vigilance orange crues l'Ille-et-Vilaine, le Morbihan, la Loire-Atlantique, l'Eure, le Val-d'Oise et la Somme. Cette vigilance a toutefois été levée dans la Sarthe et l'Oise. Le tronçon de la Vilaine médiane est repassé en vigilance jaune et "l'amélioration des conditions météorologiques favorise les décrues en cours sur les tronçons de la Vilaine aval et de la Seiche", précise Vigicrues.

"Sur ces deux tronçons maintenus en vigilance orange, la tendance est à la baisse mais les niveaux resteront élevés et les décrues sont progressives", prévient l'organisme de prévisions.

"Plus d'une vingtaine" de communes touchées

"La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle (...) c'est un dispositif qu'on va simplifier, accélérer", a déclaré samedi à la presse le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, expliquant que les communes allaient pouvoir effectuer les démarches en ligne et qu'une première réunion se tiendrait "dès jeudi prochain".

En déplacement à Redon aux côtés de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et de la ministre déléguée à la Ruralité, Françoise Gatel, il a assuré que "toutes les communes qui sont touchées - le préfet de région en a relevé plus d'une vingtaine déjà - vont pouvoir avoir accès à ce dispositif".

Mais la décrue s'annonçant "lente", Bruno Retailleau a aussi dit souhaiter "l'accélérer pour faire en sorte que les maisons d'habitation, les espaces publics puissent être libérés de l'eau le plus vite possible". Sur les quais de Redon, où les trottoirs étaient de nouveau visibles samedi, des pompes de grande capacité tournaient à plein régime, en vrombissant.

A Saint-Nicolas-de-Redon, de l'autre côté de la Vilaine, quatre pompes d'une capacité de 120 m3 par heure ont été mises en service par des plongeurs, a constaté un photographe de l'AFP. Au total, ces moyens supplémentaires en cours de déploiement seront capables de "vider une piscine olympique toutes les heures", a indiqué Bruno Retailleau lors de sa visite.

Aucune victime mais plus de 1.000 personnes évacuées

"On n'a eu aucune victime parce que les choses ont été anticipées", a souligné Bruno Retailleau, après avoir salué les pompiers, gendarmes et CRS mobilisés. Il s'agit d'"une séquence très traumatisante, notamment pour les habitants, quand on voit son habitation qui est inondée, quand on doit évacuer sa propre maison", a-t-il ajouté.

Depuis le début de cet épisode de crues dans l'Ouest, qui a également touché plus en amont certains quartiers de Rennes le week-end dernier, quelque 1.108 personnes ont été évacuées en Ille-et-Vilaine, dont 150 à Redon, et 370 à Saint-Nicolas-de-Redon (Loire-Atlantique).

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"Aucun retour à domicile n'est autorisé pour les personnes évacuées dans la zone touchée par les inondations. Les arrêtés d'évacuation sont donc toujours effectifs", souligne la mairie de Redon dans un communiqué samedi après-midi.

"Avec le début très lent de la décrue, le retour des habitants commence à s'organiser dans certains secteurs des communes touchées", a indiqué de son côté la préfecture de Loire-Atlantique. "La réintégration des habitants se fera progressivement, secteur par secteur, uniquement sur les zones accessibles", souligne-t-elle.

"C'est un phénomène qui est lié au dérèglement climatique", a tenu à rappeler Agnès Pannier-Runacher, appelant à "accélérer cette culture du risque qui nous permet d'intervenir sereinement face à des événements qui vont se multiplier". L'objectif étant, pour la ministre, d'"éviter des dommages qui finalement, on le voit, coûtent beaucoup plus cher que les investissements qu'on pourrait faire".

S.C avec AFP