BFMTV
Météo

États-Unis: pourquoi l'ouragan Ida ne peut pas être comparé avec Katrina

placeholder video
L'ouragan a été déclassé en catégorie 1 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5, selon les services météorologiques américains.

Les États-Unis se préparaient au pire, seize ans jour pour jour après les ravages de Katrina, qui avait fait plus de 1800 morts. La Nouvelle-Orléans s'est retrouvée entièrement privée d'électricité lors du passage en Louisiane de l'ouragan Ida, qui s'est affaibli dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir fait au moins une victime dans la ville de Prairieville.

Classé en catégorie 4 à son arrivée à la mi-journée sur les côtes de cet Etat du sud des Etats-Unis, l'ouragan est retombé en catégorie 1 sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5, selon les services météorologiques américains.

Un manque de "carburant"

"Un ouragan a besoin d’un carburant, ce sont les eaux chaudes", rappelle le chef du service météo de BFMTV, Christophe Person. Et selon les scientifiques, avec le réchauffement de la surface des océans, les ouragans deviennent plus puissants. Ils font notamment peser un risque de plus en plus important sur les communautés côtières victimes des phénomènes de vagues-submersions amplifiés par la montée du niveau des océans.

"Du côté de la Louisiane, l'eau est à 31 degrés actuellement, plus que la normale", note Christophe Person. "Ça apporte le carburant." Or, c'est justement ce carburant qui a manqué à Ida pour poursuivre une voie qui aurait été tragique, assure encore ce dernier. "C'est très difficle de prévoir en fonction de la trajectoire, si l'ouragan avait atteint un lac, il aurait pu reprendre de la force, mais il est passé dans les terres."

"Un risque d'inondation moindre"

De fait, Ida est "sans commune mesure avec Katrina", indique sur BFMTV Frank Roux, directeur du laboratoire d’aérologie de l’observatoire Midi-Pyrénées.

"Il y a seize ans avec Katrina, les catastrophes avaient été dues au débridement du lac Pontchartrain à la suite de la rupture des digues, ce qui avait créé de grosses inondations", rembobine-t-il. Ces dernières années, ces mêmes digues ont été renforcées par les autorités locales.

Pour le spécialiste, les dégâts, si les digues résistent encore dans les heures à venir, devraient ainsi être bien moindres qu'il y a seize ans.

"La trajectoire du cyclone n’est pas exactement la même. Il y a des dégâts importants dus au vent et à la pluie, mais c’est sans commune mesure avec Katrina. (...) Avec Katrina, le vent associé au cyclone avait poussé l’eau du lac vers les digues. C’est une conjonction de phénomènes rares et c’est ce qui avait créé le problème. Là, la trajectoire est différente ce qui fait que le vent ne va pas pousser les eaux du lac exactement vers la même région. Il y a un risque d’inondation moindre."

Le service météorologique américain (National Weather Service) a néanmoins mis en garde contre le "risque mortel" créé par l'ouragan et exhorté les habitants des zones affectées à "prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger leur vie et leurs biens".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV