Comment détecte-t-on l’éruption d’un volcan?

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Cent mille habitants de l’île de Bali doivent être évacuées d’urgence à cause d’un risque imminent d’éruption du volcan Agung. L’alerte maximale a été déclenchée lundi, le jour et l'heure exacts de l’éruption sont inconnus. Fin septembre, 57.000 personnes avaient déjà fui leur île à cause du volcan. En effet, les volcanologues n’ont aucun moyen de savoir précisément le moment de l’éruption. Les techniques de détection permettent surtout de constater une instabilité magmatique, qui ne se traduit par toujours par une éruption. Explications en infographie.
1. Augmentation de la sismicité locale
Les remontées de magma, responsables des éruptions, perturbent l’équilibre dans la croûte terrestre. Une augmentation locale de la fréquence des secousses sismiques signale ainsi une instabilité, sans pour autant permettre de détecter à coup sûr une éruption. Il s’agit généralement de tremblements de terre de magnitude inférieure à 3, indétectables par l’être humain. Des sismographes surveillent 24 heures sur 24 les volcans les plus dangereux.

Quelques heures avant l’éruption du volcan, les sismographes détectent également des "trémors", fréquences basses (1 à 5Hz) émises par le volcan à cause des fortes turbulences du magma. Cette technique est la plus fiable, mais ne laisse pas le temps d’évacuer les populations.
2. Déformation du cône volcanique
La montée magmatique fait gonfler le cône volcanique, de quelques millimètres à plusieurs dizaines de centimètres. Le magma s’infiltre dans les fissures, elles s’écartent. Les volcanologues constatent ce gonflement en mesurant sur place la distance entre deux points grâce à un laser, ou par satellite GPS. Cette technique ne signale cependant qu’un éventuel risque et ne permet pas de dire si l’éruption va se produire.

3. Variation des gaz volcaniques
Plus le magma remonte des profondeurs de la Terre et s’approche de l’ouverture du volcan, plus la pression diminue. Les gaz, jusqu’alors dissous dans le liquide à cause de la forte pression, se libèrent dans les airs, sous forme de bulles. La variation de la quantité gaz émise par le volcan représente ainsi un signe avant-coureur d’une éruption. En temps normal, il dégage des fumées principalement composées de vapeur d’eau. Un changement de leur composition signale un risque d’éruption.
Pour analyser les gaz volcaniques, il faut réaliser des prélèvement sur place, notamment grâce aux traces présentes dans l’eau avoisinante.
