6000 campeurs évacués, 1000 hectares brûlés: la Gironde face aux incendies

Deux feux de forêts sont toujours en cours en Gironde ce mercredi matin. Tandis que les pins brûlent, les pompiers s'activent sur place au sortir d'une nuit cauchemardesque qui a poussé à l'évacuation de plusieurs localités. Au petit matin, les autorités ont pris la décision d'évacuer les résidents des campings environnants.

La Gironde va passer ce mercredi sous vigilance orange pour feux de forêts. Dans la continuité de la journée cauchemardesque de la veille, qui aura vu trois départs de feu dont deux sont encore en cours, à Landiras et à La Teste-de-Buch. La progression des flammes, qui ont déjà emporté plus de 1000 hectares de pins, a poussé les autorités à évacuer plusieurs localités ainsi que les campings environnant la dune du Pilat. BFMTV.com fait le point sur la situation ce mercredi matin.

Cinq campings, et 6000 campeurs, évacués autour de la dune du Pilat

C'est l'une des conséquences les plus spectaculaires des feux qui ravagent en ce moment le territoire girondin, accablé tout à la fois par la sécheresse et la chaleur. Ce mercredi, les 6000 résidents des cinq campings ceignant la dune du Pilat ont été réveillés au petit matin afin de quitter les lieux, à titre préventif. Ils ont alors été orientés vers le Parc des expositions ou le supermarché Leclerc de la Teste-de-Buch, l'un des deux épicentres des flammes dans le département.

"Le vent a basculé durant la nuit. Et même si le front de flammes est très éloigné des campings, décision a été prise de les évacuer durant la nuit et cette évacuation s’est achevée peu avant 5h ce matin. Donc l’ensemble des campeurs concernés ont été mis à l’abri dans deux ou trois endroits", a expliqué le lieutenant-colonel David Annotel, représentant de la Fédération nationale des pompiers de France, sur notre plateau ce mercredi matin.

Il a justifié du même coup la nécessité d'agir aux premières heures du jour: "C’est un secteur facilement embouteillé et avec les températures, il était préférable d’évacuer en fin de nuit plutôt qu’en journée." D'après lui, l'incendie a été déclenché par un problème rencontré par un véhicule électrique sur une route forestière.

Les 6000 campeurs ne sont en tout cas pas les seuls à être évacués: 200 personnes, qui se trouvaient quant à elles sur des sites de stationnement de camping-cars, ont elles aussi dû prendre du champ, et se diriger vers Biscarosse.

525 personnes évacuées dans la zone de Landiras

À 70 kilomètres environ à l'est de La Teste-de-Buch et de la côte Atlantique, la commune de Landiras connaît elle aussi ses flammes et ses évacuations. Sur place, on a ainsi été contraint de vider cinq localités de leurs habitants - soit 525 personnes.

"Je n’ai plus aucun habitant sur la commune", a pointé Mylène Doreau, maire de Guillos, devant nos caméras durant la nuit: "Quand j’ai vu le feu au ras des maisons et le fait d’évacuer les gens qui ne veulent pas partir de chez eux, c’est quelque chose d’impressionnant. Tout le monde a des chats, des chiens, des poules et veut tout sauver. On pare au plus pressé."

Des conditions très défavorables

Un sentiment d'urgence suscité par les conditions météorologiques qui ont de surcroît nourri le fléau. "Les conditions étaient très défavorables au départ, avec du vent et un temps très chaud, très sec", a ainsi posé Vincent Perrier, sous-préfet de Langon, qui couvre la zone, auprès de BFMTV. La voracité du brasier a encore été rendue plus aiguë par la rapidité du phénomène. D'après les pompiers, du côté de Landiras, on a perdu 100 hectares de pins par heure.

"Le vent est complètement tombé, la température tombe, malgré tout, le feu progresse encore car le temps est très sec", a encore souligné Vincent Perrier.

Plus de 1200 hectares de pins déjà partis en fumée

Dans le détail, on déplore déjà 800 hectares de bois brûlés à Landiras, auxquels on doit aussi verser le décompte des 430 hectares de pins détruits à La Teste-de-Buch. Un bilan appelé sans doute à s'alourdir, comme David Annotel l'a laissé entendre dans nos studios ce mercredi matin.

"La situation reste préoccupante", a affirmé le représentant de la Fédération nationale des pompiers de France.

Notre interlocuteur a décrit le travail de ses collègues: "Le travail a continué toute la nuit, sur le terrain – car les pompiers mobilisés ont continué le travail de jalonnement, de protection des points sensibles – et également dans les salles opérationnelles avec la préparation d’envois de renforts."

Jusqu'à 450 pompiers mobilisés

Selon ses informations, jusqu'à 450 pompiers ont été mobilisés dans les zones de Landiras et de La Teste-de-Buch. Et d'après nos données ce mercredi matin, ils sont encore 150 à s'échiner dans la première commune, et 200 à veiller sur la seconde. Les effectifs seront de toutes façons revus à la hausse dans les heures à venir. "Ça va énormément augmenter dans la journée", a confirmé David Annotel. Deux pompiers ont déjà été blessés.

En plus de ces renforts humains, les sapeurs vont heureusement pouvoir s'appuyer sur un autre support, mécanique cette fois. "Les avions vont pouvoir décoller", a signalé David Annotel. Quatre appareils - deux Dash, et deux Canadair - ont déjà fait leur apparition dans le ciel girondin mardi.

Robin Verner Journaliste BFMTV