Dermatose nodulaire: en Isère l'épilogue d'une épizootie

En Isère, 50.000 bovins ont été vaccinés. - JOEL SAGET © 2019 AFP
Les vétérinaires n'ont pas eu une minute de répit. Pendant trois semaines, les professionnels de santé animale ont vacciné à la chaîne 50.000 bovins en Isère. Depuis la mi-juillet, ils sont sur le pied de guerre pour sauver les cheptels alpins de l'épizootie de dermatose nodulaire contagieuse qui a sévi dans les Alpes. Et si les bêtes du massif alpin sont sauvées, la maladie continue d'inquiéter dans d'autres régions où elle s'est propagée, à l'instar du Doubs, du Jura, de l'Ain et jusqu'à la frontière espagnole.
À nos confrères d'Ici, le docteur Jules Jeannot, vétérinaire au cabinet Vet Nord Isère Elevage, à la Tour-du-Pin, raconte sa mobilisation. "Ça a été un grand chantier pour nous cet été qui a nécessité une organisation et une mobilisation importante", explique-t-il. Des vétérinaires de tout le territoire sont venus prêter main-forte à leurs collègues d'Isère.
"Le lien entre les vétérinaires ruraux a été prépondérant, mais on a eu des vétérinaires qui sont venus de toute la France, même un Belge qui est venu jusque chez nous, ça nous a aidé fortement", ajoute Benjamin Dubail, président de Vétos 38, association des vétérinaires ruraux de l'Isère.
En septembre, alors qu'il fallait faire redescendre les vaches des alpages, certains troupeaux ont été bloqués en altitude. Alors pour vacciner les vaches, les vétérinaires se sont rendus directement faire les injections en montagne, ce qui n'a pas été pour leur faciliter la tâche.
La maladie s'est propagée dans l'Ain, le Doubs et le Jura
"Il a fallu mettre des systèmes de contention. Le plus compliqué, ça a été entre quatre barrières, quand les bêtes ont envie de sauter au-dessus pendant la vaccination", explique Benjamin Dubail. Selon lui, parfois, les vétérinaires se sont fait des petites frayeurs, "avec des barrières qui se sont ouvertes et où on aurait pu être derrière, car c'était vraiment des contentions de fortune."
Selon le ministère de l'agriculture, à date, 51 élevages sont concernés par la maladie et 83 foyers ont été détectés dans l'hexagone. La dermatose nodulaire a été détectée pour la première fois en Savoie, le 29 juin 2025. Depuis elle n'a eu de cesse de se propager. Le virus atteint les bovins et peut conduire à des pertes de production importantes du cheptel infecté.
Si aucun cas n'est détecté d'ici le 21 octobre dans l'Isère, la surveillance devrait être levée. En revanche, dans le département voisin de l'Ain, le 14 septembre, un foyer a été détecté dans un élevage de 180 veaux. Plus au nord, l'épizootie gagne du terrain. Dans une zone aux confins du Doubs et du Jura la dermatose nodulaire s'est propagée. D'ailleurs, dans ce second département, les 93 bovins d'un élevage ont été abattus lundi 13 octobre. Un autre troupeau de 95 bêtes subira le même sort.