Zoom sur le fameux « plombier » polonais

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Ce 1er juillet, la France devenue présidente de l'Union Européenne, lèvera, comme les autres pays de l'UE, les restrictions à la libre circulation et à la libre installation des citoyens des huit pays d'Europe de l'Est qui ont adhéré à l'Union en 2004 : Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Slovénie et République tchèque. Polonais, hongrois, lituaniens ou encore slovaques pourront donc librement venir travailler en France.
Jusqu'à présent, depuis 2006, la France avait ouvert partiellement ses portes en donnant libre accès à 150 professions en manque de main d'oeuvre, comme le bâtiment, l'hôtellerie ou la restauration. Mais les flux restaient limités : au premier semestre 2007, un peu plus de 2 000 ressortissants des nouveaux Etats membres, en majorité des polonais, ont été autorisés à travailler dans ces secteurs.
A 90% dans le bâtiment
Pour en savoir plus sur ces travailleurs polonais, Céline Pitelet a rencontré Rafael, qui est polonais et qui a créé à Paris une société qui met en relation les ouvriers polonais avec les entreprises françaises. Il explique que les travailleurs polonais qui viennent en France sont « à 90% dans le bâtiment. Ils ont des qualifications assez importantes et ils ont une envie de travailler car la loi fait qu'ils doivent avoir le même salaire que les salariés français de l'entreprise, de 1 500 à 2 000 euros nets par mois ».
Exemple avec Janus, qui a 40 ans et 6 enfants restés en Pologne. Il est arrivé lundi soir en France pour une mission de 4 mois en tant que mécanicien sur un chantier au Bourget, en Seine Saint Denis. « Si je viens travailler en France, c'est d'abord pour l'argent, ici en tant que mécanicien je gagne 50% de plus qu'en Pologne. Ca va me permettre de rénover ma maison là-bas. Et puis je viens pour découvrir la France, j'aimerais découvrir Paris. Pour l'instant, j'ai déjà travaillé en Allemagne et en Suède ».
Richard, lui, a fait le sens inverse : il est français et co-directeur d'une agence d'intérim située à Varsovie, en Pologne. Sa société fournit aux entreprises françaises des ouvriers polonais du bâtiment. Pour lui, malgré la fin des restrictions le 1er juillet, la majorité des travailleurs polonais ne souhaiteront pas venir s'installer en France : « Si on prend le cas du personnel que nous détachons dans le cadre de contrats d'intérim, à 95% ils ne sont pas intéressés par la perspective de s'installer sur la longue durée en France. Tout simplement parce qu'ils ont une famille en Pologne et qu'ils sont très attachés à leur pays. Les fêtes religieuses sont également très importantes, il est impossible d'envoyer pour un contrat d'intérim un ouvrier si on ne lui promet pas qu'il pourra rentrer pour Noël ou pour Pâques par exemple ».