USA: pas d’accord budgétaire, l'Etat fédéral cesse ses activités

Plus de 800 000 fonctionnaires fédéraux jugés non essentiels, devaient se retrouver en congés forcés sans solde. - -
C’est toute une partie de l’Etat américain qui va se disloquer. Peu avant minuit lundi, la Maison Blanche a ordonné aux agences fédérales américaines de cesser leurs activités, le Congrès ayant échoué à voter un budget avant l'heure limite en raison de positions irréconciliables. « Malheureusement, nous n'avons pas d'indication claire que le Congrès agira à temps pour que le président signe une résolution budgétaire avant la fin de la journée de demain, le 1er octobre 2013 », a annoncé Sylvia M. Burwell, directrice du bureau du budget de la Maison Blanche. « Les agences doivent donc exécuter leurs plans pour une cessation ordonnée de leurs activités en l'absence de budget ».
Plus de 800 000 fonctionnaires fédéraux jugés non essentiels, sur un total de plus de deux millions, devaient se retrouver en congés forcés sans soldes dès mardi matin. Les effectifs des administrations se retrouveront réduits au minimum vital, certaines agences se retrouvant avec à peine 5% de leurs effectifs.
Le système de santé de Barack Obama soumis au chantage
L'exécutif américain n'a pu que constater l'impasse dans laquelle se trouvait le Congrès lundi soir à l'approche du début de l'exercice budgétaire 2014, qui a commencé mardi à minuit, et avant lequel le Congrès devait approuver des crédits pour assurer que l'Etat fédéral puisse fonctionner normalement.
Après deux rejets lundi par le Sénat américain de projets de loi de finances élaborés par la Chambre des représentants, les dirigeants républicains avaient annoncé tard lundi qu'ils entendaient voter une nouvelle fois dans la nuit sur un texte, jugé inacceptable par les démocrates, car sabordant la loi de réforme du système de santé de Barack Obama.
« Un impact économique très réel »
En fin d'après-midi, Barack Obama s'est adressé aux journalistes pour évoquer les conséquences d'une fermeture des services fédéraux et dénoncer une nouvelle fois l'attitude du camp républicain poussé selon lui par « sa droite extrême », allusion au mouvement ultraconservateur du Tea Party qui fait campagne depuis trois ans contre le président, sa réforme de l'assurance-santé et le gouvernement fédéral. Devant les journalistes, Barack Obama a voulu rassurer la population en déclarant qu'en cas de « shutdown », le courrier serait toujours distribué, les prestations sociales, aux pauvres et personnes âgées notamment, continueraient d'être versées mais il a averti qu'une fermeture des services gouvernementaux aurait un « impact économique très réel sur les gens ».
A l'attention des républicains, le président a souligné que la réforme du système de santé prendrait effet ce mardi comme prévu, quelles que soient les tentatives de l'opposition.