Une chaîne de télé israélienne accuse Mahmoud Abbas d'avoir été un agent du KGB

Mahmoud Abbas, président de l'Etat de Palestine - ABBAS MOMANI - AFP
La chaîne israélienne Channel 1 est à l’origine d’une vaste polémique au Proche-orient actuellement. Le 7 septembre, elle a accusé Mahmoud Abbas, président de l’Etat de Palestine, d’être un ancien agent du KGB. La chaîne se fonde sur le travail de deux journalistes qui expliquent avoir exhumé "par hasard" et au milieu de 120 pages le nom du successeur de Yasser Arafat dans une liste d’agents utilisés par les services secrets de l’URSS dans la région. Ce document est l’œuvre de Vassili Mitrokhine, qui fut employé dans les archives du KGB. Selon Gideon Remez et Isabella Ginor, il aurait été le "numéro 244", ou "Krotov" ("la taupe") travaillant notamment en Syrie pour les Russes.
Mahmoud Abbas, ancien étudiant à Moscou
Selon cet article du Monde, le soutien de l’Union soviétique à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), le mouvement de Mahmoud Abbas, est avéré et s’est traduit au fil des années, en plus d’une reconnaissance politique, par des livraisons d’armes, des versements financiers et la formation des cadres.
Mais pour ce qui concerne Mahmoud Abbas lui-même, le seul lien qu’on lui ait connu jusqu’ici avec l’URSS est plus ténu: dans sa jeunesse, il est allé étudier l’Histoire à Moscou où il a signé une thèse depuis controversée sur "la relation secrète entre les nazis allemands et les sionistes". Il a été accusé de révisionnisme pour y avoir minimisé le nombre de victimes de l'Holocauste, Mahmoud Abbas avait clarifié, en 2014, sa position sur le génocide des juifs durant la seconde guerre mondiale qualifiant celui-ci de "crime terrible et impardonnable".
Les Palestiniens évoquent des "mensonges"
Voir un agent du KGB soviétique dans le leader palestinien n’est en tout cas pas du goût de tout le monde. A commencer, bien sûr, par la direction de l’OLP qui à travers l’un de ses membres parle d’une "campagne de diffamation", ajoutant que "Les Israéliens propagent des mensonges qui prennent du volume, et auxquelles on a du mal à répondre."
C’est donc désormais aux historiens de faire la lumière sur ce dossier.