Un suspect arrêté dans l’affaire des colis piégés aux Etats-Unis

Les autorités fédérales américaines ont arrêté ce vendredi un homme suspecté d'être impliqué dans l'affaire des colis suspects envoyés à des personnalités opposées à Donald Trump et à CNN. Il a été inculpé de cinq chefs d'accusation.

Une personne a été arrêtée dans l'enquête sur les colis suspects adressés à des personnalités anti-Trump, a indiqué vendredi une porte-parole du ministère américain de la Justice dans un tweet. Selon le Miami Herald, l'homme âgé de 56 ans serait originaire d'Aventura, dans la banlieue nord de Miami, en Floride. 

Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions a annoncé lors d'un point presse que le suspect, qui répond au nom de Cesar Sayoc, a été inculpé de cinq chefs d'accusation, lui faisant risquer jusqu'à 58 ans de prison. Il devra comparaître devant un tribunal fédéral de Miami lundi à 20 heures heure française (14 heures locales).

Arrestation à l'extérieur d'un AutoZone

L'arrestation aurait été effectuée à l'extérieur d'un magasin AutoZone (plus important détaillant de pièces et d'accessoires automobiles de rechange aux Etats-Unis, NDLR), situé dans la ville de Plantation. Toujours selon le Miami Herald, une "forte explosion" aurait été entendue au cours de l'opération. Le suspect serait interrogé par des agents du FBI et la Joint Terrorism Task Force depuis environ 16 heures heure française.

CNN précise qu'il possède des antécédents criminels, notamment pour avoir envoyé des menaces à des juges, mais qu'il n'est pas connu des services secrets. Cesar Sayoc compterait déjà huit arrestations pour des faits de vols, de fraude ou encore de possession de drogue. Il aurait également des liens avec New York, et serait Républicain. Selon les médias américains, l'homme aurait des activités de pressing et de sandwicherie. Il a été tracé grâce à ses empreintes ADN et digitales retrouvées sur au moins l'un des colis suspects envoyés, et grâce à ses appels téléphoniques. 

Une camionnette saisie

Les autorités ont également mis la main sur une camionnette blanche, qui pourrait appartenir au suspect. Des autocollants à la gloire de Donald Trump et des insultes à destination de CNN sont accolées au véhicule. Les forces de l'ordre ont bâché la camionnette, avant de l'escorter au bureau du FBI de Miramar, où le suspect est interrogé, pour l'analyser. 

Selon CNN, le suspect vivrait dans cette camionnette, depuis qu'il a été expulsé par ses parents. 

"Je veux saluer le FBI"

Donald Trump s'est exprimé sur cette arrestation peu avant 19 heures heure française, à l'ouverture d'une réception à la Maison Blanche. Il a tenu à saluer "le travail incroyable" de la police fédérale.

"Je veux saluer le FBI, le Secret Service, le ministère de la Justice (...) et toutes les forces de l'ordre à travers le pays", a-t-il déclaré, estimant que chercher le suspect dans cette affaire revenait à "chercher une aiguille dans une botte de foin".

Le président américain n'a donné aucune précision sur l'identité de la personne interpellée, ni sur ses motivations.

"Ces actes sont ignobles et n'ont pas leur place dans notre pays", a-t-il souligné. "Nous ne pouvons laisser la violence politique prendre racine en Amérique (...) Nous devons montrer au monde que nous sommes unis".

Un 13e colis intercepté

Christopher Wray, directeur du FBI, a rappelé qu'il s'agissait "d’une enquête au niveau national de très grande importance". Il a annoncé sur les coups de 20h30 (heure française) que "13 colis ont été envoyés à différentes personnes à travers le pays". Le 13e colis suspect a été adressé au milliardaire Tom Steyer. Selon CNN, il a été découvert dans un bureau de poste de Burlingame, en Californie.

"L’arrestation d’aujourd’hui ne signifie pas que l’enquête est terminée. Il peut y avoir d’autres colis", a-t-il prévenu.

Le directeur du FBI a ajouté qu'il était encore "trop tôt pour parler des motivations" du suspect. 

Céline Penicaud et Cédric Faiche avec AFP