« Un séisme 900 fois plus fort que celui d’Haïti »

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Un séisme de magnitude 8,9 a frappé la côte nord-est du Japon ce vendredi matin, déclenchant deux vagues de 4 mètres et de 10 mètres de haut qui ont tout balayé sur leur passage, menaçant désormais les côtes de l'ensemble des pays du pourtour pacifique. A la mi-journée, on comptait 44 morts et de nombreux disparus au Japon.
« Une vague qui va se propager très loin… »
Antoine Schlupp, sismologue, explique: « C’est vraiment un séisme majeur, parmi les plus gros que l’on ait pu enregistrer sur le globe, un événement légèrement à l’est du Japon, pas très profond, donc le mouvement sur la faille a affecté le plancher océanique et a donc généré une vague, qui va se propager très loin, aux côtes du Japon mais aussi vers l’Amérique ; elle va mettre plusieurs heures pour y arriver et elle va s’amplifier en fonction de la topographie sous-marine à proximité des côtes. »
« On ne peut pas arrêter une vague de 1000 km de long »
Mustapha Méghraoui, spécialiste au Centre sismologique de Strasbourg, confirme l’ampleur de ce tsunami : « C’est un déplacement d’une masse, d’un volume d’eau qu’on ne peut pas arrêter parce que, imaginez-vous, si la rupture fait mille kilomètres de long, avec un déplacement de l’ordre de 5 à 10 mètres en moyenne le long de cette rupture sur le plancher sous-marin, vous ne pouvez pas arrêter une vague sur une longueur de 1000 kilomètres, c’est impossible. Par ailleurs, la taille de la vague dépend de l'épaisseur d'eau, c'est à dire de la profondeur. Donc à l'arrivée vers les côtes, au fur et à mesure que le fond se rapproche de la surface, la vague grandit ».
A titre de comparaison, Mustapha Méghraoui rappelle que le séisme qui avait frappé Haïti fin 2009 était de magnitude 7. « Celui qui a touché le Japon (8.9) a été en réalité 900 fois plus fort », explique-t-il, « mais l'épicentre se situait en mer à plusieurs centaines de kilomètres des côtes ».