Un "confinement climatique" à Oxford? La fake news provoque des menaces de mort

Une rue du centre-ville d'Oxford. - Adrian Dennis
Le comté d'Oxford, ses villages pittoresques, des maisons en briques, son université, ses champs verdoyants et désormais une folle rumeur qui court. Des élus de ce comté situé au centre de l'Angleterre ont reçu des menaces sur les réseaux sociaux alors que l'idée de la mise en place d'un "confinement climatique" s'est diffusée ces derniers jours.
"Les messages viennent du monde entier", s'alarme sur BBC Duncan Enright du cabinet de la stratégie des transports et du développement du conseil du comté d'Oxford.
Le 29 novembre dernier, le conseil du comté d'Oxford a approuvé un nouveau plan de circulation pour limiter, aux heures de pointe, la circulation sur les routes les plus fréquentées.
Ainsi, six plans de circulation ont été proposés pour "réduire le trafic, rendre les trajets en bus plus rapides et sécuriser la circulation des piétons et des cyclistes", écrit le comté sur son site internet.
Le conseil a émis l'idée de réaliser des filtrages avec des caméras à six endroits de la ville d'Oxford, les propriétaires de voitures des particuliers devront posséder un permis pour passer.
La rumeur d'un flicage des automobilistes
Rapidement, une rumeur s'est propagée sur les réseaux sociaux, celle d'un "confinement climatique" des résidents dans leur quartier. Concrètement, des voix évoquent une mesure qui limiterait les déplacements dans le centre-ville avec des zones "15 minutes", c'est-à-dire des zones où les déplacements sont limités dans le temps.
Ces rumeurs parlent également de l'installation de barrières avec des capteurs pour contrôler les allers et venues des automobilistes. Enfin, les résidents de ces six zones devront demander l'autorisation aux autorités pour sortir de leur quartier, à en croire ce qui est écrit sur les réseaux sociaux.
Les rumeurs complotistes évoquent une forme de flicage des automobilistes grâce à la délivrance de ces permis et aux contrôles des accès dans le centre-ville.
Démenti des élus locaux
Sauf qu'il n'en est rien. "Tous les quartiers de la ville resteront accessibles en voiture pour les particuliers, et il n'y aura pas de barrières électroniques ou d'autres barrières physiques sur les routes", assure auprès de l'AFP un porte-parole du conseil du comté d'Oxford le 8 décembre.
"Toute la ville sera encore accessible en voiture, même si certains véhicules de particuliers devront potentiellement emprunter un autre itinéraire pendant les heures de fonctionnement des restrictions de circulation", a-t-il ajouté.
La rumeur a pourtant circulé, jusqu'au Canada, aux États-Unis et même en Australie, pour laisser croire à certains qu'elle est réelle. "Des gens sont venus me voir et m'ont demandé: 'Est-il vrai que nous n'allons pas être autorisés à sortir de nos maisons, que ce sera comme le confinement pendant l'épidémie de coronavirus?'", témoigne auprès de la BBC Emily Kerr, membre du conseil de la ville d'Oxford.
Mails, SMS et même appels, les élus locaux qui ont proposé cette expérimentation qui doit durer six mois ont reçu de nombreuses menaces. Dans une déclaration conjointe du conseil du comté et du conseil municipal d'Oxford, les deux autorités ont condamné ces messages et ont indiqué avoir signalé les plus menaçants à la police locale.