Un ancien soldat de l'armée britannique devient une femme à 90 ans

A l'âge de 90 ans, Peter Davies, qui a servi dans l'armée britannique entre 1945 et 1948, porte désormais le nom de Patricia Davies. Cette initiative, d'abord difficile à assumer, a été largement acceptée par son entourage.

Photographe industriel à la retraite dans la région de Leicester et vétéran de l'armée de la couronne britannique, entre 1945 (alors que la guerre sévissait encore sur le continent) et 1948, Peter Davies vient de prendre une décision hors du commun. A 90 ans, il a décidé de devenir Patricia Davies, raconte The Independent. Si cette décision intervient vraisemblablement dans les dernières années de son existence, sa volonté ne date pas d'hier. Elle remonte même à 87 ans en arrière: "J'ai su que j'étais transgenre dès l'âge de trois ans. J'ai connu une fille qui s'appelait Patricia, et j'ai décidé que je voulais m'appeler Patricia mais ça n'a pas collé à l'époque."

La compréhension de son épouse

Ce conflit intérieur ne l'a pas empêché de se marier à 21 ans puis de décrire à sa femme, au bout de 40 ans d'union conjugale, son sentiment profond. "J'avais 60 ans quand j'ai tout dit à mon épouse. Elle a été très compréhensive et m'a aidé tout au long du processus, mais on s'est mis d'accord pour garder ça secret". Sa femme, qui est morte depuis, lui offre alors des bijoux et des robes. A une condition donc, il lui faut les porter à la maison. 

Les moqueries et le harcèlement de certains adolescents (certains allant même jusqu'à lancer des oeufs contre sa fenêtre) l'empêcheront longtemps de porter des chaussures à talons, en revanche. Cet épisode cependant est désormais dépassé, et le traitement a commencé. 

"T'en fais pas"

Pour autant, entamer ce processus était une chose et en parler autour de soi, en-dehors de sa femme, en était une autre. La présence du thème du changement d'identité dans les médias et le monde de l'art a aidé Peter Davies. Dans son cas, le film Boy meets girl a même été un détonateur: "On n'est pas 100% tranquille aujourd'hui quand on veut changer de sexe mais ça va beaucoup mieux qu'auparavant", dit aujourd'hui l'heureux retraité. 

La plus grande notoriété de ce sujet a ainsi facilité les discussions et la possibilité de s'en ouvrir à son entourage: "C'est comme si on avait allégé mes épaules d'un poids. Je vivais un mensonge. J'ai commencé, petit à petit, à en parler à mes voisins. Tout le monde m'a dit: 'T'en fais pas, du moment que ça fait ton bonheur'".

R.V.