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Ukraine: un homme d'affaires d'origine française élu maire

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Un homme d'affaires d'origine française, Michel Terestchenko, dont la famille a figuré parmi les premiers magnats industriels et grands mécènes ukrainiens avant d'émigrer en France après la révolution de 1917, a été élu maire d'une petite ville du nord-est de l'Ukraine ce mardi.

"Selon les résultats préliminaires, il a obtenu le plus grand nombre de voix", environ 8.400 contre moins de 4.100 pour son principal rival, a indiqué la présidente de la commission électorale de Gloukhiv, ville située dans la région de Soumy, à une vingtaine de kilomètres de la frontière russe.

"Il a obtenu 65% des voix, c'est une victoire incroyable", a déclaré Volodymyr Ponomarenko, responsable de l'antenne régionale de l'ONG Comité des électeurs d'Ukraine, spécialisée dans la surveillance des élections.

"Il a une grande autorité parmi les citadins", a-t-il ajouté. Né à Paris, Michel Terestchenko vit en Ukraine depuis une dizaine d'années mais n'a reçu le passeport ukrainien qu'en mars dernier des mains du président pro-occidental Petro Porochenko, qui l'a remercié alors pour l'héritage laissé par sa famille.

Les Terestchenko, qui firent leur fortune essentiellement dans la production de sucre, sont considérés comme figurant parmi les plus grands mécènes d'Ukraine après avoir fondé ou co-financé des musées, des hôpitaux, des églises et une université dont certains sont toujours en activité dans le pays, notamment à Kiev où une rue centrale porte leur nom.

La famille a tout perdu après la révolution bolchevique. "Pour moi c'est très important, c'est la ville de ma famille", a déclaré Michel Tereschenko, 61 ans, qui possède une entreprise de production de lin dans cette localité. Petit-fils d'un ministre des Finances du gouvernement provisoire russe de 1917, juste avant la révolution bolchévique d'octobre, cet homme veut faire des "réformes" pour permettre aux Ukrainiens de "vivre dignement" et lutter contre la corruption, omniprésente dans cette ancienne république soviétique.

"Je veux pouvoir prouver que même dans une petite ville qui n'a rien, comme Gloukhiv, on peut vivre à l'européenne, on peut vivre bien. Et si on ne peut pas nettoyer la corruption dans une petite ville comme Gloukhiv, on ne peut rien faire en Ukraine", a-t-il dit.

la rédaction avec AFP