BFMTV
International

Ukraine: seules les écoles dotées d'un abri souterrain pourront accueillir les élèves à la rentrée

placeholder video
Si et seulement si les parents le veulent bien et surtout si l'établissement dispose d'un abri souterrain. Moyennant ces deux conditions, trois écoles sur dix pourront rouvrir leurs portes à la rentrée de septembre et accueillir le retour des élèves entre leurs murs.

Août n'en a plus que pour une dizaine de jours et la rentrée des classes s'approche en même temps que le mois de septembre. Cette observation pour le moins banale dans le contexte français est un événement en Ukraine. En effet, depuis l'invasion du pays par le voisin russe, les écoles ukrainiennes ont dû se vider de leurs élèves, dont l'enseignement ne se faisait plus qu'à distance pour des raisons de sécurité. Or, dans quelques jours, certains établissements scolaires pourront rouvrir leurs portes.

Une réouverture soumise à une double et impérieuse condition cependant: que les écoles soient dotées d'un abri souterrain afin que les élèves puissent s'y réfugier en cas d'alerte ou de frappes, et que leurs parents veuillent bien les confier quelques heures au système scolaire malgré la crainte des bombardements. Selon nos informations, seules trois écoles ukrainiennes sur dix seront donc en mesure de reprendre leurs activités. L'une d'entre elles a accepté de recevoir nos caméras pour un reportage diffusé ce mercredi matin par notre antenne.

"Mes petits soleils, suivez-moi"

Lubov Tchasnikova en est la directrice adjointe. Elle reconnaît en préambule: "La nouvelle année scolaire sera inédite pour nous parce que les enfants ne sont encore jamais descendus à l’abri à la suite d’une sirène." Le cas échéant, il s'agira pour elle de trouver les mots: "Je leur dirai : ‘Mes petits soleils, suivez-moi, faites ce que je vous dis’."

Le retour des enfants étant tributaire de la volonté des parents, il faudra également les convaincre. Lubov Tchasnikova rode déjà l'argumentaire prévu à leur intention: "Je dis aux parents : ‘Vous avez envoyé vos enfants dans notre école, faites-nous confiance à nouveau, parce que la sécurité de votre enfant est notre priorité."

Contre la montre

Matériellement, tout est déjà prêt. Dans les couloirs, le plan d'évacuation est désormais surmonté d'un panneau pointant en direction de l'abri, ou "shelter" selon le terme anglais de rigueur. "Il y a des chaises, des tables sur lesquelles les enfants pourront travailler", montre la directrice adjointe de l'école. L'endroit a la capacité d'héberger 150 élèves. En tout et pour tout, un élève sur deux pourra donc revenir sur place d'ici quelques jours.

La nécessité de poursuivre l'enseignement à distance pour l'autre moitié implique bien entendu de fournir en connexion internet l'ensemble de ces abris. Une course contre la montre pour le gouvernement ukrainien. "Nous avons reçu les demandes de 3000 écoles dont 400 sont déjà équipées en wifi", chiffre Andreyi Nabok, responsable du développement internet pour le ministère de la Transformation digitale. Il achève: "D’ici la rentrée, il faudra donc encore équiper 2600 écoles". Ces six derniers mois, l'Ukraine a cependant relevé des défis plus éprouvants encore.

Nicolas Coadou et Julie Rosaire avec R.V.